CS/12469 - 29 JUILLET 2016
Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 228 policiers des Nations Unies au Burundi pour une période d’un an
7752e séance – après-midi
CONSEIL DE SÉCURITÉ - COUVERTURE DES RÉUNIONS
En
adoptant la résolution 2303* (2016), le Conseil de sécurité a autorisé,
aujourd’hui, le déploiement à Bujumbura et dans tout le Burundi, pour
une période initiale d’un an, d’un effectif maximum de 228 policiers des
Nations Unies. Les délégués de l’Égypte, de la Chine, du Venezuela et
de l’Angola se sont abstenus.
En
expliquant leur vote, ces derniers ont regretté que le Gouvernement
burundais n’ait pas donné, au préalable, son consentement pour le
déploiement de cette composante de police des Nations Unies, tandis que
les autres membres du Conseil ont jugé que cette résolution était
nécessaire pour prévenir une escalade de la violence. « Nous
n’oublierons jamais notre responsabilité collective dans ce qui s’est
passé au Rwanda », a affirmé le représentant de la France.
La
composante de police des Nations Unies sera chargée de surveiller la
situation sécuritaire et d’appuyer le Haut-Commissariat des Nations
Unies aux droits de l’homme dans la collecte d’informations sur les
violations des droits de l’homme commises dans le pays. Le Secrétaire
général devra veiller au « déploiement progressif » de cette composante
de police.
Profondément
préoccupé par la permanence de la violence au Burundi, le Conseil de
sécurité a donc retenu la seconde des trois options que lui avaient
présentées, à sa demande, le Secrétaire général dans une lettre** du
15 avril dernier relative au déploiement d’une composante de police au
Burundi. Les deux autres prévoyaient le déploiement d’environ
3 000 policiers investis d’une mission de surveillance ou entre 20 et
50 policiers chargés d’une mission d’évaluation.
Par
cette résolution, le Conseil demande « instamment » au Gouvernement
burundais et à toutes les parties de coopérer aux activités de cette
composante de police et de permettre au personnel des Nations Unies de
se rendre librement dans les lieux de détention et auprès des détenus.
Le Gouvernement burundais devra également permettre « sans plus
tarder » la poursuite du déploiement de 100 observateurs des droits de
l’homme et 100 experts militaires de l’Union africaine.
Le
Conseil lui demande aussi de protéger les droits de l’homme et de
coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Dans son rapport du 17 juin 2016, mentionné par la résolution, le
Haut-Commissariat recense, d’avril 2015 à avril 2016, 348 exécutions
extrajudiciaires et 651 cas de torture au Burundi, « dont la plupart ont
été le fait des Forces de sécurité burundaises ».
En
vertu de la résolution 2303 (2016), le Conseil souligne en outre
l’urgence d’un dialogue interburundais « véritable et inclusif », lequel
sera, avec l’évolution de la situation sécuritaire et les progrès
accomplis dans le respect des droits de l’homme, l’un des trois critères
pour adapter « la taille, la composition et le mandat de la composante
de police ».
Il
exhorte, en conséquence, le Gouvernement burundais et les parties
attachées à une solution pacifique, « qu’elles se trouvent au Burundi ou
à l’étranger », à prendre part au dialogue politique mené sous l’égide
de la Communauté d’Afrique de l’Est et approuvé par l’Union africaine.
Le
Secrétaire général devra appuyer ce dialogue et renforcer, à cette fin,
le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention des conflits au
Burundi, tandis que les États de la région contribueront à la recherche
d’une telle solution, en s’abstenant notamment de toute ingérence, « y
compris tout appui aux activités des mouvements armés ».
Enfin,
le Conseil prie le Secrétaire général de lui faire rapport sur la
situation au Burundi tous les trois mois et de lui rendre compte
immédiatement, par écrit, des atteintes graves à la sécurité et les
violations des droits de l’homme relevées par le Haut-Commissariat et la
composante de police.
« La
résolution adoptée aujourd’hui impose une solution qui ne jouit pas de
l’accord des autorités burundaises », a affirmé le représentant de
l’Égypte en expliquant le vote de sa délégation. Il a ainsi résumé le
sentiment des trois autres délégations qui se sont abstenues. Il a
estimé que, dans son format actuel, la résolution 2303 (2016) avait fait
perdre à la communauté internationale la possibilité de coopérer avec
le Burundi.
Le
représentant de l’Angola a, quant à lui, regretté que les propositions
avancées par son pays lors des négociations n’aient pas été suffisamment
prises en compte, tandis que son homologue du Venezuela a critiqué le
libellé ambigu de la résolution sur les consultations à mener avec le
Gouvernement burundais sur le déploiement de la composante police.
Dans
le préambule de la résolution, le Conseil de sécurité note que, dans
une lettre adressée à son président le 15 juillet 2016, le Gouvernement
burundais avait déclaré son consentement en faveur du déploiement d’une
composante police, comprenant 50 membres de la Police des Nations Unies.
« L’adoption
de la présente résolution est une décision importante qui marque une
étape potentiellement décisive pour un retour de la paix au Burundi », a
estimé, au contraire, le représentant de la France, en invoquant le
génocide du Rwanda. « Cette fois, nous n’attendrons pas d’agir pour
éviter une catastrophe », a renchéri la représentante de la Malaisie.
Son
homologue des États-Unis a estimé que la résolution qui vient d’être
adoptée n’était pas une grande résolution mais que le peuple du Burundi
comptait sur le Conseil pour agir et leur venir en aide. « Il n’y a pas
eu beaucoup de contributions constructives au texte », a-t-elle
cependant regretté. Enfin, plusieurs délégations, dont celles de
l’Espagne, ont déclaré qu’elles auraient souhaité une adoption à
l’unanimité.
*S/2016/659
**S/2016/352
LA SITUATION AU BURUNDI
Déclarations
« L’adoption
de la résolution 2303 (2016) est une décision importante qui marque une
étape potentiellement décisive pour un retour de la paix au Burundi », a
estimé M. FRANÇOIS DELATTRE (France). Face à la montée des
tensions et des violences, le Conseil doit disposer d’yeux et
d’oreilles, a-t-il dit, en se félicitant du déploiement des 228
policiers.
Rappelant
que le Burundi avait connu des massacres tragiques dans son histoire,
« où l’appartenance ethnique a été instrumentalisée pour le pire », le
représentant de la France a affirmé que le Conseil avait exercé
aujourd’hui sa responsabilité afin que l’histoire ne se répète pas.
« Nous n’oublierons jamais notre responsabilité collective dans ce qui
s’est passé au Rwanda », a-t-il dit, en jugeant que le Conseil avait
aujourd’hui tiré les leçons du passé.
M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte)
a dit partager les inquiétudes des autres membres du Conseil de
sécurité concernant la situation au Burundi. Sa délégation est
convaincue, a-t-il dit, de la nécessité d’un rôle actif du Conseil, en
coopération avec les pays africains, afin de relancer un véritable
accord national sérieux dans ce pays. L’Égypte, avec d’autres pays, a
voulu préserver l’unité du Conseil de sécurité et permettre à la fois
d’adresser un message de la communauté internationale qui soit fort en
faveur de la stabilité du Burundi et d’obtenir l’accord du pays concerné
afin de garantir l’application de la résolution.
Pourtant,
la résolution adoptée aujourd’hui impose une solution qui ne recueille
pas l’accord des autorités burundaises et a traité, de manière
sélective, les propositions du Secrétaire général concernant la
composante de police. Cela pourrait entraîner le rejet de la résolution
par le Burundi, a prévenu le représentant. C’est pourquoi l’Égypte
s’est abstenue, a-t-il expliqué, en précisant que, dans son format
actuel, la résolution a fait perdre à la communauté internationale la
possibilité de coopérer avec le Burundi et, ainsi, d’obtenir son
engagement
M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola)
a jugé essentielle la coopération avec le Gouvernement burundais pour
un retour de la paix dans le pays. Le déploiement de la composante de
police doit se faire avec le consentement de ce Gouvernement, a-t-il
rappelé. Son pays a fait des propositions lors des négociations,
lesquelles n’ont pas été suffisamment prises en compte, a regretté
M. Gaspar Martins. Le Conseil devrait parler d’une seule voix sur le
Burundi mais, malheureusement, a-t-il fait remarquer, ce ne fut pas le
cas en ce qui concerne le déploiement de la composante police.
M. LIU JIEYI (Chine)
a souligné l’importance de respecter la souveraineté nationale du
Burundi s’agissant du déploiement de la composante de police. Sa
délégation, a-t-il ajouté, appuie l’action de l’Union africaine et de la
Communauté d’Afrique de l’Est.
« Si nous avons appuyé ce texte, c’était pour alléger les souffrances dans le pays », a affirmé M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay), qui a précisé que les violations des droits de l’homme dans le pays prenaient une tournure très inquiétante.
M. STEPHEN HICKEY (Royaume-Uni)
a remercié la France pour ses efforts inlassables et sa patience afin
de parvenir à un texte consensuel. Il a cependant regretté que la
résolution 2303 (2016) n’ait pu être adoptée à l’unanimité, ce qui
aurait permis d’envoyer un message plus fort. Mais, compte tenu de la
situation actuelle du pays, le Conseil de sécurité ne pouvait pas ne pas
agir, a-t-il dit. La composante de police dont la résolution 2303
(2016) prévoit l’envoi, a estimé M. Hickey, peut contribuer à améliorer
la situation des droits de l’homme et apaiser les tensions, créant ainsi
un climat plus favorable pour les nécessaires discussions politiques.
En même temps, ce texte n’est qu’un point de départ: il faut désormais
insister sur le déploiement effectif des 228 policiers et sur le fait
qu’il se fera au profit de tous les Burundais, a tenu à rappeler le
représentant britannique. Pour sa part, le Gouvernement burundais,
a-t-il ajouté, doit accepter un dialogue politique franc.
M. JUAN MANUEL GONZÁLEZ DE LINARES PALOU (Espagne)
a regretté que la communauté internationale n’ait pas été en mesure
d’aider à la construction d’un Burundi uni et que le Conseil de sécurité
n’ait pas pu, aujourd’hui, adopter la résolution 2303 (2016) à
l’unanimité. Toutefois, elle existe et le texte envoie un message clair
en faveur de la protection des civils et demande que cessent les
violations des droits de l’homme au Burundi. Par ce texte, la
communauté internationale montre aussi qu’elle souhaite un renforcement
de la coordination des efforts actuellement consentis. Enfin, elle
lance un appel très clair aux pays de la région pour qu’ils s’impliquent
davantage et évitent une nouvelle catastrophe dans la région.
Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie)
a affirmé que les tensions étaient préoccupantes au Burundi. Elle a
émis la crainte que le pays ne renoue avec des épisodes sombres de son
histoire. Elle s’est dite convaincue que la décision du Conseil
représentait un nouveau type d’action préventive. « Cette fois, nous
n’attendrons pas d’agir pour éviter une catastrophe », a-t-elle assuré.
La Malaisie appuie l’action des organisations régionales afin de
promouvoir la stabilité au Burundi, a déclaré sa représentante. La
composante de police permettra, a-t-elle dit, d’instaurer les conditions
pour un dialogue véritable. Elle a ainsi exhorté le Gouvernement du
Burundi à jouer son rôle pour protéger les droits de l’homme et faire
preuve de véritable volonté pour régler la crise. Tout en regrettant
que le texte n’ait pu être adopté par consensus, la déléguée de la
Malaisie a jugé que ce texte était nécessaire.
M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela)
a souligné que le consentement du Gouvernement du Burundi était
essentiel pour le déploiement de la composante de police dans le pays.
Le vote exprimé par les membres du Conseil de sécurité lors de
l’adoption de la résolution 2303 (2016) nous montre, a-t-il dit, qu’il y
a des positions divergentes. Cette résolution, qui ne respecte pas,
selon lui, les principes et but consacrés par la Charte des Nations
Unies, représente un précédent négatif. Le libellé de la résolution est
ambigu sur les consultations devant être menées avec le Gouvernement du
Burundi, a-t-il affirmé. M. Ramirez a ensuite dénoncé une incohérence
du Conseil qui, a-t-il souligné, fait preuve de « faiblesse » concernant
certaines missions de l’ONU et impose, au contraire, sa volonté pour
d’autres de ces mis, comme c’est le cas, aujourd’hui, pour le Burundi.
Le délégué du Venezuela a donc appelé à un dialogue pacifique dans le
pays et appuyé le processus de médiation conduit sous les auspices des
Présidents de la Tanzanie et de l’Ouganda.
M. FODÉ SECK (Sénégal)
a rappelé que le débat sur la consolidation de la paix en Afrique que
le Conseil de sécurité avait tenu hier avait mis en évidence le
caractère très préoccupant de la situation au Burundi. Pour le Sénégal,
la décision d’aujourd’hui témoigne bien que nous sommes dans une
situation de prévention. Elle peut contribuer à un dialogue apaisé,
a-t-il estimé avant de conclure.
Mme SAMANTHA POWER (États-Unis)
a fait état de violences sexuelles commises de nouveau, cette semaine,
au Burundi. Le Conseil de sécurité n’est pas le seul à s’inquiéter de
la situation au Burundi, a-t-elle déclaré. Au début de l’année, une
délégation du Conseil s’était rendue au Burundi, a-t-elle rappelé, en
regrettant que ses recommandations n’aient pas été suivies d’effets.
L’Union africaine a autorisé, il y a plus d’un an, le déploiement
d’observateurs, que le Gouvernement burundais bloque toujours, à
l’exception d’une trentaine d’entre eux, a poursuivi Mme Power. Bien
sûr, a-t-elle ajouté, il faudra bien, pour assurer le déploiement des
policiers les Nations Unies, la coopération du Gouvernement du Burundi.
Mais il faut voir la réalité du terrain le Gouvernement du Burundi
s’oppose au déploiement des observateurs de l’Union africaine, a fait
remarquer la représentante, qui a regretté que les deux États africains
qui se sont abstenus lors du vote n’aient pas exprimé leur position sur
ce comportement.
Mme
power a rappelé que les États-Unis condamnaient catégoriquement toutes
les violences perpétrées par toutes les parties au Burundi. Les
policiers déployés par les Nations Unies n’ont pas pour mandat de
protéger les civils, qui en auraient pourtant bien besoin et nous
devrions avoir honte de ne pas pouvoir le faire, a déploré Mme Power.
Ces policiers doivent cependant informer le Conseil de sécurité des
violations de droits de l’homme. Actuellement, le Gouvernement
burundais se dit prêt à dialoguer qu’avec ceux avec qui il est déjà
d’accord. Avec cette résolution, les États-Unis ont accepté une
solution minimale par rapport à leurs attentes, a indiqué Mme Power, en
répondant à certains membres du Conseil qu’il n’y avait pas eu beaucoup
de contributions constructives au texte. Elle s’est dite peu convaincue
que, malgré toutes les belles paroles prononcées lors du débat d’hier
sur la consolidation de la paix en Afrique, on soit très sérieux sur la
prévention. Aujourd’hui, le Conseil agit dans le cadre de la prévention
et la résolution 2303 (2016) n’est qu’un petit pas dans cette
direction, a-t-elle conclu.
M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine)
a appuyé le déploiement de la composante de Police des Nations Unies au
Burundi. « C’est un minimum », a-t-il estimé, en déplorant la
recrudescence d’actes de torture et d’exécutions extrajudiciaires dans
le pays. Il a invité le Conseil à faire preuve de souplesse en imposant
des sanctions, avant d’appeler le Gouvernement burundais à revoir sa
position concernant le déploiement de la composante police.
M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande)
a dit que cette résolution n’était pas une fin en soi mais le début
d’un long processus en vue de l’instauration d’une paix durable au
Burundi.
M. VLADIMIR SAFRONKOV (Fédération de Russie)
a souligné l’importance d’une coopération entre l’ONU et le
Gouvernement burundais, « dans le cadre d’un dialogue respectueux ». Il
a espéré que cette position sera prise au compte par le Conseiller
spécial pour la prévention des conflits dans l’exécution de son mandat.
´Reprenant la parole, le délégué de la Chine a
invité le Conseil à faire preuve de prudence sur le dossier du Burundi.
« On ne peut pas ignorer la position de certains pays », a-t-il
rappelé, en ajoutant que cela n’était pas de nature à conduire à une
amélioration de la situation.
Pour la déléguée des États-Unis,
la Chine a obtenu ce qu’elle voulait. Elle a précisé que cette
délégation insistait pour que le Conseil adopte une approche prudente.
C’est bien ce qui a été fait aujourd’hui même si, a-t-elle estimé, le
Conseil a opté pour une approche très modeste pour adopter le texte mis
aux voix. Les États-Unis estiment que la résolution adoptée n’est pas
une résolution très ferme. Mais, a-t-elle fait remarque, il y a au
Burundi un peuple qui compte sur nous et en faveur duquel nous venons
d’adopter une réponse modeste.
M. KORO BESSHO (Japon)
a rappelé que de nombreux États s’étaient dits, hier, préoccupés de la
situation au Burundi. Pour sa délégation, le Conseil de sécurité était
uni pour tenter de trouver une solution au Burundi en coopération avec
d’autres acteurs, notamment les États de la région. Il a estimé que la
résolution 2303 (2016) permettrait au Gouvernement burundais de rétablir
la confiance avec ses partenaires internationaux.
Intervenant une nouvelle fois, le représentant de l’Égypte a
regretté que la proposition, faite par sa délégation, de mentionner
dans la résolution les observateurs de l’Union africaine fût rejetée.
Son homologue des États-Unis a rappelé que l’Union africaine
avait décidé le déploiement de 200 observateurs il y a déjà plus d’un
an. Depuis cette date, moins de 30 observateurs supplémentaires ont été
déployés et ne peuvent rien faire et c’est pourquoi, il est utile de le
signaler dans cette enceinte, a-t-elle dit.
Texte du projet de résolution S/2016/659
Le Conseil de sécurité,
Rappelant ses
résolutions ainsi que les déclarations de son président sur le Burundi,
en particulier ses résolutions 2279 (2016) et 2248 (2015) et les
déclarations des 18 février 2015 (S/PRST/2015/6), 26 juin 2015
(S/PRST/2015/13) et 28 octobre 2015 (S/PRST/2015/18) et sa déclaration à
la presse du 19 décembre 2015,
Réitérant sa
profonde préoccupation devant la permanence de la violence au Burundi
ainsi que la persistance de l’impasse politique dans le pays et les
conséquences humanitaires graves qui en découlent,
Soulignant que
la situation qui règne au Burundi risque de remettre gravement en
question les progrès notables qui ont été réalisés grâce à l’Accord de
paix et de réconciliation d’Arusha pour le Burundi du 28 août 2000
(ci-après l’« Accord d’Arusha »), ce qui aurait des conséquences
dévastatrices pour le pays et la région tout entière,
Soulignant également
que c’est au Gouvernement burundais qu’il incombe au premier chef
d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les populations,
dans le respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit
international humanitaire, selon qu’il convient,
Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance politique, à l’intégrité territoriale et à l’unité du Burundi,
Condamnant fermement toutes
les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits au
Burundi, quels qu’en soient les auteurs, notamment les exécutions
extrajudiciaires, les violences sexuelles liées à la crise politique,
les arrestations et détentions arbitraires, y compris ceux qui touchent
des enfants, les disparitions forcées, les actes de torture et autres
traitements cruels, inhumains ou dégradants, les actes de harcèlement et
d’intimidation commis contre les organisations de la société civile et
les journalistes et la restriction des libertés fondamentales, ainsi que
le recours aveugle aux attaques à la grenade, particulièrement contre
des civils,
Prenant note des informations signalant une diminution du nombre d’actes de violence et de meurtres commis en public, tout en se disant inquiet des rapports faisant état de la multiplication des disparitions forcées et des actes de torture, exprimant la
vive préoccupation que lui inspire le rapport du 17 juin 2016
(A/HRC/32/30), dans lequel le Haut-Commissaire des Nations Unies aux
droits de l’homme recense au Burundi, pour la période allant d’avril
2015 à avril 2016, 348 exécutions extrajudiciaires et quelque 651 cas de
torture, dont la plupart ont été le fait des forces de sécurité
burundaises, et exprimant également sa préoccupation au sujet
du grand nombre d’arrestations et de détentions touchant des enfants,
qui sont souvent détenus dans des prisons pour adultes ;
Notant la
coopération du Gouvernement burundais avec le Haut-Commissariat aux
droits de l’homme (HCDH) ainsi que les facilités d’accès qu’il lui
assure,
Notant également que
les experts chargés de l’Enquête indépendante des Nations Unies sur le
Burundi, dont l’ouverture a été demandée par le Conseil des droits de
l’homme dans sa résolution du 17 décembre 2015, se sont rendus au
Burundi du 1er au 8 mars et du 13 au 17 juin 2016,
Rappelant que
le Burundi est un État Partie au Statut de Rome de la Cour pénale
internationale et qu’il s’est engagé à lutter contre l’impunité des
crimes relevant de la compétence de la Cour, soulignant que la Cour pénale internationale est complémentaire des juridictions pénales nationales, et notant que
le Procureur de la Cour a décidé d’entamer, le 25 avril 2016, un examen
préliminaire de la situation régnant au Burundi depuis avril 2015,
Soulignant la
vive préoccupation que lui inspire la dégradation persistante de la
situation humanitaire, plus de 270 000 Burundais cherchant refuge dans
les pays voisins, et saluant les pays hôtes pour leurs efforts,
Condamnant fermement toutes
les déclarations publiques, provenant du pays ou de l’étranger, qui
incitent à la violence ou à la haine contre divers groupes de la société
burundaise,
Soulignant qu’il
importe au plus haut point de respecter, dans la lettre et dans
l’esprit, l’Accord d’Arusha qui a permis au Burundi de connaître une
décennie de paix,
Soulignant l’urgence
de tenir un dialogue interburundais véritable et inclusif, fondé sur le
respect de la Constitution et de l’Accord d’Arusha, se félicitant à
cet égard que des réunions organisées dans le cadre du dialogue
politique pour le Burundi aient eu lieu à Arusha du 21 au 24 mai et du
12 au 14 juillet 2016, sous les auspices du Facilitateur de la
Communauté d’Afrique de l’Est, Benjamin William Mkapa, et se félicitant que
le Facilitateur ait décidé d’organiser d’autres réunions, y compris
avec les parties prenantes qui n’étaient pas présentes à Arusha,
Saluant l’action menée par l’Union africaine en faveur d’une solution pacifique à la crise burundaise, se félicitantà
cet égard de la visite effectuée au Burundi, les 25 et 26 février 2016,
par la délégation de haut-niveau de l’Union africaine, notant avec
satisfaction que les membres de la délégation se sont déclarés prêts à
poursuivre leur action à l’appui des efforts de médiation conduits par
le Président de l’Ouganda, Yoweri Museveni (le Médiateur), au nom de la
Communauté d’Afrique de l’Est, et se félicitant de la visite effectuée du 22 au 25 juin 2016 par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine,
Soulignant qu’il
importe que l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est, la
Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, l’Union
européenne et l’Organisation des Nations Unies, notamment le Conseiller
spécial du Secrétaire général pour la prévention des conflits, y compris
au Burundi, coordonnent les efforts qu’ils continuent de déployer en
vue de trouver des solutions à la crise au Burundi,
Se félicitant que
les autorités burundaises aient accepté que le nombre d’observateurs
des droits de l’homme de l’Union africaine et le nombre d’experts
militaires de l’Union africaine soient portés tous deux à 100, se déclarant préoccupé
par les retards importants pris dans le déploiement des observateurs
des droits de l’homme et des experts militaires de l’Union africaine,
et notant qu’à ce jour seuls 32 observateurs des droits de l’homme et 15 observateurs militaires ont été déployés au Burundi,
Constatant qu’un
certain nombre de partenaires bilatéraux et multilatéraux ont suspendu
leur aide financière et technique au Gouvernement burundais, compte tenu
de la situation dans le pays, et les encourageant les
partenaires bilatéraux et multilatéraux et le Gouvernement burundais à
poursuivre leur dialogue dans la perspective de créer des conditions
propices à la reprise de l’assistance, le Gouvernement burundais étant
notamment invité à honorer les engagements qu’il a annoncés le 23
février 2016,
Se félicitant de
nouveau de la lettre du Président de la République du Burundi en date
du 24 janvier 2016 (S/2016/76), dans laquelle ce dernier a fait part de
l’intention de son gouvernement de coopérer étroitement avec l’équipe
des Nations Unies sous la responsabilité du Conseiller spécial du
Secrétaire général pour la prévention des conflits, y compris au
Burundi, afin de définir l’assistance nécessaire pour appuyer le
processus de dialogue national inclusif ainsi que l’appui requis dans
les domaines du désarmement, de la sécurité et des droits de l’homme,
et exprimant son soutien aux efforts consentis par le
Secrétaire général et son Conseiller spécial pour la prévention des
conflits, y compris au Burundi, en faveur d’un règlement pacifique de la
crise, dans le respect de ses résolutions 2248 (2015) et 2279 (2016),
Prenant note de
la lettre du 18 avril 2016 (S/2016/352), dans laquelle le Secrétaire
général lui a présenté, comme il en avait été prié dans la
résolution 2279 (2016), les modalités possibles de déploiement d’une
présence de Police des Nations Unies au Burundi,
Notant que,
dans la lettre qu’il a adressée à son président le 15 juillet 2016, le
Gouvernement burundais, déclarait son consentement en faveur du
déploiement d’une composante police, comprenant 50 membres de la Police
des Nations Unies,
Rappelant que
l’engagement politique de l’Organisation des Nations Unies au Burundi
vise à régler pacifiquement la crise que connaît le pays, soulignant que le déploiement d’une présence de Police des Nations Unies s’inscrirait pleinement dans cet engagement, et convenant avec
le Secrétaire général qu’une telle présence contribuerait à créer un
environnement propice au dialogue politique, en évitant une nouvelle
détérioration de la situation en matière de sécurité et la commission de
violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits, à
renforcer la capacité de l’Organisation d’apprécier la situation et à
procurer aux acteurs nationaux, régionaux et internationaux des moyens
d’alerte rapide leur permettant de faire face aux nouvelles
préoccupations en matière de sécurité et de droits de l’homme,
Rejet de la violence et respect des droits de l’homme
1. Exhorte le
Gouvernement burundais et toutes les parties à rejeter toute forme de
violence, condamne toute déclaration publique incitant à la violence ou à
la haine et exige de toutes les parties au Burundi qu’elles
s’abstiennent de tout acte qui mettrait en péril la paix et la stabilité
dans le pays ou saperait le dialogue interburundais visé au paragraphe 6
de la présente résolution;
2. Exhorte le
Gouvernement burundais à respecter, protéger et garantir le respect des
droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, conformément
aux obligations internationales qui sont les siennes, à adhérer à
l’état de droit, à traduire en justice et à faire répondre de leurs
actes tous les responsables de violations du droit international
humanitaire ou de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces
droits, selon qu’il convient, y compris les violences sexuelles et
toutes les violations et atteintes commises contre des enfants;
3. Se félicite des
mesures prises par le Gouvernement burundais pour lever certaines
interdictions faites aux médias et aux organisations de la société
civile, annuler certains mandats d’arrêt et libérer un certain nombre de
détenus, et exhorte le Gouvernement burundais à honorer
d’urgence les autres engagements qu’il a annoncés le 23 février 2016, à
autoriser tous les médias à reprendre leurs activités et à libérer tous
les détenus politiques;
4. Demande instamment au
Gouvernement burundais de continuer de coopérer pleinement avec le
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, et prie le
Secrétaire général de prendre, en concertation avec le
Haut-Commissariat, les mesures qui s’imposent pour augmenter le nombre
d’observateurs chargés de suivre la situation au Burundi, conformément
au paragraphe 13 de la présente résolution;
5. Déclare son
intention de prendre des mesures ciblées à l’encontre de tous les
acteurs, se trouvant au Burundi ou à l’étranger, qui menacent la paix et
la sécurité du Burundi;
Dialogue interburundais
6. Exhorte le
Gouvernement burundais et toutes les parties attachées à une solution
pacifique, qu’elles se trouvent au Burundi ou à l’étranger, à prendre
part sans délai et de manière active et constructive au dialogue
politique mené sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est et
approuvé par l’Union africaine, et que s’emploient à faciliter le
Médiateur et le Facilitateur de la Communauté d’Afrique de l’Est, afin
de permettre la tenue d’un dialogue interburundais véritable et
inclusif, et exprime son plein appui aux efforts déployés par le Facilitateur en vue d’accroître la participation au dialogue;
7. Prie le
Secrétaire général, grâce aux bons offices de son Conseiller spécial
pour la prévention des conflits, y compris au Burundi, de continuer à
soutenir le dialogue interburundais visé au paragraphe 6 de la présente
résolution et, à cet égard, de poursuivre sa coordination et
collaboration avec le Médiateur de la Communauté d’Afrique de l’Est,
approuvé par l’Union africaine, et son Facilitateur, ainsi qu’avec la
délégation de haut niveau de l’Union africaine, et de fournir tout
l’appui technique et fonctionnel nécessaire à la médiation;
8. Prie le
Secrétaire général de procéder rapidement au renforcement du Bureau du
Conseiller spécial pour la prévention des conflits, y compris au
Burundi, comme il est indiqué aux paragraphes 10 de la résolution 2279
(2016) et 7 de la résolution 2248 (2015), en augmentant sensiblement le
nombre de spécialistes des questions politiques présents au Burundi,
l’objectif étant :
i)
De dialoguer avec toutes les parties prenantes à la crise, dont le
Gouvernement, l’opposition, les partis politiques, la société civile,
les chefs religieux et autres;
ii)
De fournir un appui fonctionnel au dialogue interburundais, comme il
est indiqué au paragraphe 6 de la présente résolution;
iii)
D’œuvrer avec toutes les parties burundaises à l’élaboration de mesures
de confiance, en vue d’améliorer la situation des droits de l’homme et
les conditions de sécurité et d’instaurer un climat propice au dialogue
politique;
Aspects régionaux
9. Demande aux
États de la région de concourir à la recherche d’une solution à la
crise au Burundi, de s’abstenir de toute ingérence, y compris de tout
appui aux activités des mouvements armés sous quelque forme que ce soit,
et de s’acquitter des obligations qui leur incombent au titre du droit
international, et rappelle à cet égard les engagements pris par les
États de la région au titre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité
et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région
et de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés;
Observateurs et experts de l’Union africaine
10. Demande instamment au
Gouvernement burundais, agissant en coordination avec la Commission de
l’Union africaine, de permettre sans plus tarder la poursuite du
déploiement intégral de 100 observateurs des droits de l’homme de
l’Union africaine et de 100 experts militaires de l’Union africaine, demande instamment au
Gouvernement burundais et aux autres parties concernées d’apporter leur
pleine collaboration auxdits observateurs et experts et de leur assurer
un accès plein et entier, aux fins de l’accomplissement de leur
mission;
11. Prie le
Secrétaire général de lui présenter, dans un délai de 30 jours, en
étroite coordination avec l’Union africaine, des propositions permettant
à l’Organisation des Nations Unies de faciliter le déploiement des
observateurs de l’Union africaine, ainsi que des modalités de
coopération entre la composante de Police des Nations Unies visée au
paragraphe 13 de la présente résolution et les observateurs de l’Union
africaine, compte tenu de leurs compétences propres et de leurs mandats
respectifs, dans le respect des normes et pratiques de l’Organisation et
conformément à sa politique de diligence voulue en matière de droits de
l’homme;
Plan d’intervention d’urgence de l’Organisation des Nations Unies
12. Réaffirme qu’il importe que l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine disposent d’un plan d’intervention en cas d’urgence et prie le
Secrétaire général de poursuivre l’élaboration d’un tel plan,
conformément à sa résolution 2279 (2016), afin que la communauté
internationale puisse réagir à toute nouvelle dégradation de la
situation, et de lui rendre compte, selon que de besoin, de ses
propositions en la matière;
Composante de Police des Nations Unies
13. Prie le
Secrétaire général de mettre en place au Burundi, pour une période
initiale d’un an, une composante de Police des Nations Unies, chargée de
surveiller la situation en matière de sécurité et d’appuyer le
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans la
collecte d’informations sur les violations des droits de l’homme et
d’atteintes à ces droits, sous l’autorité du Bureau du Conseiller
spécial pour la prévention des conflits, y compris au Burundi, et en
coordination avec les observateurs des droits de l’homme et les experts
militaires de l’Union africaine présents au Burundi, dans le respect de
leurs mandats respectifs;
14. Autorise le
déploiement à Bujumbura et dans tout le Burundi d’un effectif maximum
de 228 policiers des Nations Unies, visé au paragraphe 13 de la présente
résolution, sous l’autorité d’un conseiller principal pour les
questions de police des Nations Unies, et prie le Secrétaire général de veilleur à leur déploiement progressif;
15. Prie le
Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour assurer la
protection du personnel, des locaux, des installations et du matériel
des Nations Unies, y compris la composante de Police des Nations Unies
au Burundi, sur la base d’une évaluation des risques, en consultation
avec le Gouvernement burundais;
16. Demande instamment au
Gouvernement burundais, ainsi qu’à toutes les parties burundaises,
d’apporter leur pleine coopération au déploiement et aux activités de la
composante de Police des Nations Unies au Burundi, et de permettre au
personnel des Nations Unies de se rendre librement et sans entrave dans
les lieux de détention et auprès des détenus;
17. Demande aux
États Membres de la région d’autoriser la libre circulation, sans
entrave ni retard, à destination et en provenance du Burundi, de tout le
personnel de la composante de Police des Nations Unies au Burundi,
ainsi que de l’ensemble du matériel, des vivres et des biens destinés à
l’usage exclusif et officiel de la composante;
18. Déclare son
intention de faire le point régulièrement sur la taille, la composition
et le mandat de la composante de Police des Nations Unies au Burundi et
de les adapter, en fonction de l’évolution de la situation en matière
de sécurité et des progrès accomplis dans le respect des droits de
l’homme et la tenue du dialogue interburundais véritable et inclusif
visé au paragraphe 6 de la présente résolution;
Rapports du Secrétaire général
19. Prie le
Secrétaire général de lui faire rapport sur la situation au Burundi
tous les trois mois après l’adoption de la présente résolution, y
compris sur tout fait public d’incitation à la haine et à la violence,
ainsi que sur les mesures prises aux fins du déploiement progressif de
la composante de Police des Nations Unies et sur les modifications à
apporter éventuellement à la composante de Police des Nations Unies
visée aux paragraphes 13 et 14 de la présente résolution, et prie également le
Secrétaire général de lui rendre compte immédiatement par écrit en cas
d’atteintes graves à la sécurité, de violations du droit international
humanitaire, de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces
droits dont aurait connaissance la composante de Police des Nations
Unies au Burundi, ou le Haut-Commissariat de Nations Unies aux droits de
l’homme, quels qu’en soient les auteurs;
20. Décide de rester activement saisi de la question.
Tout ce tralalala.... Je me demande ce qu'ils auraient écrit s'ils avaient voté une résolution sérieuse. Les Nations Unies? Un gros machin inutile, De Gaulle l'a dit dans les années 1960.
RépondreSupprimerTu as un peu raison quand on considere tout ce temps pour réagir face quand même à une telle tragédie ? C,est revoltant
SupprimerLe peuple Burundais souffre en silence.
RépondreSupprimerLe sentiment de peur et de terreur règne partout dans le pays.
Celui qui ose parler est menacé de mort par cela même qui devait le protéger.
S.O.S O.N.U , aidez nous !!!Vous êtes notre dernier recours.
ça n'est qu'un rêve, le peuple burundais n'a pas de besoin de la police onusienne, les forces de l'ordre burundaises sont là pour nous assurer la protection et la sécurité. par contre la France étant dans l'état d'urgence en a tellement besoin.
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