Les organisations de la société civile engagées dans la champagne « Halte au 3ème mandat » exigent le rapatriement des troupes burundaises en mission de maintien de la paix en Somalie. Dans un mémorandum publié le 23 mai 2016, ces organisations démontrent comment les fonds perçus par le gouvernement en échange de sa contribution à l’AMISOM sont une manne pour le Président Nkurunziza qui lui permet d’entretenir la répression et sa milice Imbonerakiure.
Ce mémorandum de sept pages est adressé à l’Union Africaine, aux Nations Unies, à l’Union Européenne et aux Etats-Unis. Les organisations de la société civile engagées dans la campagne « Halte au 3ème mandat » rappellent les « actes de répression aveugle et sauvage » organisés par le pouvoir à travers « l’instrumentalisation » des corps de défense et de sécurité depuis les manifestations pacifiques contre le 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza qui viole l’Accord d’Arusha et la Constitution.
« A ce jour, le gouvernement du Burundi a failli totalement à sa mission de protéger les citoyens contre les abus commis par les agents de l’Etat ou les acteurs non étatiques » peut-on lire dans le document. La répression des manifestations et de la chasse à l’homme en cours ont déjà fait au moins 1.087 victimes, poursuit le mémorandum qui cite un rapport de l’APRODH, et plus de 278.000 réfugiés.
Face à cela, ces organisations de la société civile estiment que « rien ne peut raisonnablement justifier que le Burundi envoie ses troupes en missions de maintien de la paix, privant le Burundi d’importants effectifs militaires et policiers dont la mission première est de protéger le peuple Burundais ».
Ces organisations démontrent ensuite comment le Président Pierre Nkurunziza profite largement des fonds perçus grâce à ces missions. Après le gel des aides, le Président Nkurunziza s’est résolu à utiliser les missions des troupes burundaises pour « financer sa politique criminelle et génocidaire ». Pour les signataires du mémorandum, le Burundi gagne des sommes colossales grâce à l’envoi des troupes en Somalie et sur la location du matériel pour l’ensemble des 5.300 hommes engagés au sein de l’AMISOM.
L’autre aspect inquiétant relevé par les organisations engagées dans la campagne « Halte au 3ème mandat » c’est que ces missions de maintien de la paix constituent « un refuge et une récompense pour les criminels ». Le Président Nkurunziza considère ainsi ces missions comme une forme de rétribution des militaires s’étant illustrés dans la violation des droits humains : « Nkurunziza présente les missions de maintien de la paix comme une forme d’activité génératrice de revenus, une rétribution selon l’allégeance que les membres de ces corps lui doivent » lit-on dans le mémorandum qui dénonce une corruption politique des membres des corps de défense et de sécurité qui n’osent plus ensuite stopper les violences commises par les milices Imbonerakure vis-à-vis des populations civiles.
Les mêmes organisations démontrent aussi que des civils, actifs dans des actes de violation des droits de l’homme, sont aussi remerciés en étant envoyés en Somalie. Le document cite le cas de Juvent Nduwimana, un démobilisé du CNDD-FDD qui a intégré les services de renseignements et a participé à l’AMISOM « alors qu’il venait de commettre le triple assassinat des sœurs italiennes le 7 septembre 2014 ». En débarquant de l’AMISOM, « Juvent Nduwimana portait des treillis militaires alors qu’il ne fait pas partie de la FDN », dénoncent les organisations de la société civile.
Le même document évoque les divisions internes au sein des corps de défense et de sécurité également exportées jusqu’en Somalie au sein du contingent Burundais : « l’actuel commandant du contingent Burundais, le Colonel Venant Bibonimana, entretient des divisons au sein du contingent au point qu’il en arrive à sélectionner une partie des troupes à laquelle il confie des missions suicidaires en les exposant au maximum ».
Aussi, les organisations engagées dans la campagne « Halte au 3ème mandat »évoque le chantage permanent autour de la présence de ces troupes en Somalie : « Nkurunziza ne cesse de menacer le retrait de ces troupes au cas où la communauté internationale lui demanderait des comptes pour les crimes en cours » poursuit le document qui revient aussi sur le discours du Président vantant la paix au Burundi au point de soutenir les efforts de maintien de la paix dans le monde. Le mémorandum évoque également « la corruption et les détournements des fonds » de l’AMISOM qui font que les militaires « passent plus de six mois sans être payés ».
« De décembre 2015 à mars 2016, la situation s’est fortement aggravée avec des indicateurs avérés d’un génocide, la découverte des fosses communes, des disparitions forcées, la menace permanente sur les déplacés internes (rescapés des massacres ethniques de 1993) et la division au sein de l’armée. Malgré la gravité de la situation, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté pour l’envoi d’une police onusienne symbolique (quelques dizaines de personnes), qui ne pourront qu’observer les forces de Nkurunziza tuer ses citoyens et établir des statistiques macabres de morts » dénoncent les organisations engagées dans la campagne « Halte au 3ème mandat ».
Ces mêmes organisations concluent sur la nécessité de rapatriement des troupes burundaises dans l’immédiat et mettent en garde la communauté régionale et internationale « de leur éventuelle lourde responsabilité en privant les Burundais de leur protection légitime ».
jeudi, 26 mai 2016 10:11, http://www.rpa.bi/
J'espère que vous avez vu que ce que vous avancez comme raison de rapatrier les troupes ne convient plus. Il faut évoluer sinon vous n'arriverez nulle part. Préparez- vous aux élections de 2020 pour bouleverser le pouvoir CNDD-FDD pour ne plus crier haut et fort que les élections ont été émaillées d'irrégularités comme il est de coutume. Aaaaah!
RépondreSupprimerYOU ARE ONE OF "THEM" SIR!!! URI UMU Fou-DD na wewe!
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