Au Burundi, la mort est devenue la chose la mieux partagée. C’est le moins que l’on puisse dire avec l’assassinat, hier, 25 mai 2016, à Bujumbura du colonel Lucien Rufyiri, un officier des forces armées burundaises, qui travaillait pour le compte du bureau des Nations unies au Burundi.
Ce n’est pas le premier assassinat du genre, mais celui-là a la particularité d’être intervenu au moment où les pourparlers interburundais censés mettre fin à la crise qui secoue le pays depuis plus d’un an, ont repris le 21 mai dernier à Arusha, dans le Nord de la Tanzanie. Tout un symbole, c’est le moins que l’on puisse dire, ce d’autant plus que c’est à Arusha qu’avait été signé l’accord politique sur le Burundi, aujourd’hui malmené par le président Pierre Nkurunziza. Autre fait curieux, l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, sous les auspices de qui avait été signé l’Accord d’Arusha en 2000, est désormais le facilitateur mandaté des Etats de l’Afrique de l’Est, dans la crise burundaise.
Pour toutes ces raisons, on peut dire que la Tanzanie a plus de chances de réussir là où l’Ouganda a échoué et ce, après plusieurs mois d’atermoiements. Seulement voilà ! A peine le dialogue a-t-il repris que l’on enregistre déjà une fausse note politique. La principale coalition d’opposition baptisée CNARED (Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et de l’Etat de droit), n’était pas présente à Arusha, le 21 mai dernier.
En effet, les leaders de ladite plateforme disent avoir été invités à titre individuel alors qu’ils devraient l’être en tant qu’entité politique. « Comment voulez-vous parler de négociations, de pourparlers à partir du moment où c’est une seule partie qui est autour de la table », s’est interrogé le porte-parole du CNARED pour qui, il s’agit là plutôt d’un monologue que d’un dialogue politique inclusif. En tout cas, on voit mal comment prétendre sortir le Burundi de la crise sans le CNARED que le pouvoir s’emploie à présenter comme une organisation mort-née qu’il accuse, du reste, d’être liée à la tentative du coup d’Etat de mai 2015 et aux violences en cours dans le pays. C’est dire que la tâche ne sera pas aisée pour l’ex-président Mkapa qui devra, dans un premier temps, travailler à aplanir les difficultés en réussissant la prouesse de réunir tous les protagonistes autour d’une même table et dans un second temps les amener à discuter et à négocier directement entre eux en vue d’un accord.
Le grand gagnant de ce dialogue, s’il a lieu, sera sans doute le président Pierre Nkurunziza
C’est peut-être l’objectif recherché à travers ces consultations à huis clos entre la médiation et les différentes parties qui auront duré cinq jours d’affilée après la cérémonie officielle de relance du dialogue entre le médiateur et les différentes délégations présentes à Arusha. Et ce n’est pas tout. Le médiateur tanzanien promet de rencontrer "ceux qui ne sont pas venus participer à cette session", une allusion à peine voilée faite aux partis membres du CNARED, qu’il n’a pas invités en raison de l’hostilité du gouvernement burundais. Mais une chose est sûre.
Le grand gagnant de ce dialogue, s’il a lieu, sera sans doute le président Pierre Nkurunziza
C’est peut-être l’objectif recherché à travers ces consultations à huis clos entre la médiation et les différentes parties qui auront duré cinq jours d’affilée après la cérémonie officielle de relance du dialogue entre le médiateur et les différentes délégations présentes à Arusha. Et ce n’est pas tout. Le médiateur tanzanien promet de rencontrer "ceux qui ne sont pas venus participer à cette session", une allusion à peine voilée faite aux partis membres du CNARED, qu’il n’a pas invités en raison de l’hostilité du gouvernement burundais. Mais une chose est sûre.
Le grand gagnant de ce dialogue, s’il a lieu, sera sans doute le président Pierre Nkurunziza qui, non seulement conservera son fauteuil, mais aussi se verra accorder l’impunité et ce en dépit de tout ce que les Burundais ont vécu. On passera par pertes et profits tous les contestataires injustement envoyés ad patres. Tout au plus, la communauté internationale pourra obtenir du dictateur la formation d’un gouvernement d’union nationale. C’est d’ailleurs la mesure forte à laquelle aboutissent généralement les pourparlers de paix.
http://lepays.bf/
Pour rien au monde, Nkurunziza ne pourra rester au pouvoir, pour continuer a massacrer son peuple pendant cinq ans encore?Oh non! Pardon! Que Dieu aide a le mettre hors d'etat de nuire sans verser le sang d'autres citoyens, et cela au plus tot. Chaque jour qui passe est un calvaire pour le pauvre peuple burundais qui se demande: jusqu'a quand?
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