La décision de la Banque centrale d’exiger aux bureaux de change d’appliquer obligatoirement ses taux reste controversée. Alors que la mesure entrée en vigueur vendredi dernier était censée, selon la BRB, ramener à la baisse les taux des principales devises, cette mesure a plutôt fait place à une véritable spéculation. Les devises restent tout aussi rares qu’avant la décision qui a fait place au marché noir.
C’est au lendemain d’une réunion entre l’autorité monétaire de la Banque centrale et les responsables des bureaux de change que la BRB a commencé à exiger l’application des taux de change fixés par la banque à ces mêmes bureaux. A ce moment, c’était vendredi, le dollar avait atteint un pic record de 2.650 francs tandis que l’euro se changeait entre 2.800 et 2.850 francs selon qu’on achète ou vend.
Avec la décision de la BRB, le taux du dollar chutait brusquement à 1.671 et 1.675 que l’on soit vendeur ou acheteur ; et l’euro à 1.843 et 1.847 francs dans les bureaux de change.
Pour être certains que la mesure soit appliquée à la lettre, la police, dont les deux plus hauts dirigeants avaient participé à la réunion avec les propriétaires des bureaux de change, a déployé des agents dans la ville pour contrer les cambistes qui opèrent au marché noir dans les rues.
Toutefois, un autre mouvement anormal s’est observé cette fois dans les bureaux de change officiels de Bujumbura. Des agents de ces bureaux affirment que « des jeunes gens ont été placés dans les bureaux de change pour alerter en cas de non-respect des taux de change de la BRB ». Ces mêmes agents ajoutent que la plupart de ces jeunes sont des Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir qui jouent les informateurs. Un des bureaux de change de Bujumbura a ainsi été fermé durant deux jours par la police et ses employés détenus au Commissariat municipal durant des heures suite à une dénonciation.
Les propriétaires des bureaux de change affirment que « l’activité économique ne peut pas fonctionner par la menace ».
Ils ajoutent qu’au lieu d’avoir les effets escomptés, « la décision de la BRB d’exiger des taux en-deçà des taux réels du marché va plutôt raréfier le peu de devises disponibles au Burundi ». L’un d’eux nous a ainsi révélé qu’en moyenne, chaque jour ils changent actuellement entre 500 et 1.000 dollars dans les bureaux « alors qu’avant la mesure ils pouvaient aller jusqu’à 5.000 dollars et plus selon le capital de chacun ».
Ils précisent aussi que cette décision « injuste » de la BRB a créé un marché noir où les taux varient de manière spéculative. Ainsi, ce mardi, le dollar américain se changeait entre 2.400 et 2.500 francs qu’on soit acheteur ou vendeur et l’euro entre 2.600 et 2.700 francs. Un client régulier des bureaux de change nous a confié qu’il travaille désormais par téléphone « en appelant plusieurs cambistes pour avoir le meilleur taux ». Aussi, avec la présence policière nombreuse et les informateurs en tenue civile de la police difficilement identifiables, il n’est plus question pour les clients de se rencontrer dans les bureaux de change. L’opération se fait ainsi dans des lieux discrets.
Les agents des bureaux de change demandent à la Banque centrale de revenir sur sa décision, « car les devises restent insuffisantes malgré cette mesure qui a plutôt fait place à la spéculation ». Ils ajoutent aussi que « les détenteurs des devises sont réticents à les mettre sur les marchés » à cause des taux très bas fixés par la BRB.
Le manque criant de devises s’observe au cours de la crise politico-sécuritaire qui secoue le Burundi depuis l’annonce du Président Nkurunziza de briguer un 3ème mandat et la répression sanglante contre tout opposant. Une crise qui a entrainé la suspension des appuis financiers des principaux partenaires du Burundi.
C’est au lendemain d’une réunion entre l’autorité monétaire de la Banque centrale et les responsables des bureaux de change que la BRB a commencé à exiger l’application des taux de change fixés par la banque à ces mêmes bureaux. A ce moment, c’était vendredi, le dollar avait atteint un pic record de 2.650 francs tandis que l’euro se changeait entre 2.800 et 2.850 francs selon qu’on achète ou vend.
Avec la décision de la BRB, le taux du dollar chutait brusquement à 1.671 et 1.675 que l’on soit vendeur ou acheteur ; et l’euro à 1.843 et 1.847 francs dans les bureaux de change.
Pour être certains que la mesure soit appliquée à la lettre, la police, dont les deux plus hauts dirigeants avaient participé à la réunion avec les propriétaires des bureaux de change, a déployé des agents dans la ville pour contrer les cambistes qui opèrent au marché noir dans les rues.
Toutefois, un autre mouvement anormal s’est observé cette fois dans les bureaux de change officiels de Bujumbura. Des agents de ces bureaux affirment que « des jeunes gens ont été placés dans les bureaux de change pour alerter en cas de non-respect des taux de change de la BRB ». Ces mêmes agents ajoutent que la plupart de ces jeunes sont des Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir qui jouent les informateurs. Un des bureaux de change de Bujumbura a ainsi été fermé durant deux jours par la police et ses employés détenus au Commissariat municipal durant des heures suite à une dénonciation.
Les propriétaires des bureaux de change affirment que « l’activité économique ne peut pas fonctionner par la menace ».
Ils ajoutent qu’au lieu d’avoir les effets escomptés, « la décision de la BRB d’exiger des taux en-deçà des taux réels du marché va plutôt raréfier le peu de devises disponibles au Burundi ». L’un d’eux nous a ainsi révélé qu’en moyenne, chaque jour ils changent actuellement entre 500 et 1.000 dollars dans les bureaux « alors qu’avant la mesure ils pouvaient aller jusqu’à 5.000 dollars et plus selon le capital de chacun ».
Ils précisent aussi que cette décision « injuste » de la BRB a créé un marché noir où les taux varient de manière spéculative. Ainsi, ce mardi, le dollar américain se changeait entre 2.400 et 2.500 francs qu’on soit acheteur ou vendeur et l’euro entre 2.600 et 2.700 francs. Un client régulier des bureaux de change nous a confié qu’il travaille désormais par téléphone « en appelant plusieurs cambistes pour avoir le meilleur taux ». Aussi, avec la présence policière nombreuse et les informateurs en tenue civile de la police difficilement identifiables, il n’est plus question pour les clients de se rencontrer dans les bureaux de change. L’opération se fait ainsi dans des lieux discrets.
Les agents des bureaux de change demandent à la Banque centrale de revenir sur sa décision, « car les devises restent insuffisantes malgré cette mesure qui a plutôt fait place à la spéculation ». Ils ajoutent aussi que « les détenteurs des devises sont réticents à les mettre sur les marchés » à cause des taux très bas fixés par la BRB.
Le manque criant de devises s’observe au cours de la crise politico-sécuritaire qui secoue le Burundi depuis l’annonce du Président Nkurunziza de briguer un 3ème mandat et la répression sanglante contre tout opposant. Une crise qui a entrainé la suspension des appuis financiers des principaux partenaires du Burundi.
mercredi, 27 juillet 2016 10:17, http://www.rpa.bi
La question du marché noir de devises est très compliqué à résoudre , les plus jeunes d'entre nous ne le savent peut être pas, mais qui suis au dela de la cinquantaine , je sais ce que c'est. Autre fois de retour de mission à l'etranger vers les années 90 , on était même fouillé à l'aeroport pour débusquer les devises dans les poches des voyageurs , personne n'en trouvait et pourtant il y en avait , dispersés dans poches ou les doubles fonds de valise . Et une fois arrivé au fameux marché noir du près de la Bancobu, on identifiait les cambistes mais sans avoir un sou dans la poche et on se fixait rendez vous quelque part .Et le tour est joué. Une autre réalité est que les devises qui circulaient a buja appartenaient à l;intelligentsia burundaise qui partait en mission. La donne a changé aujourd'hui car tout le monde peut avoir les devises , ce qui complique davantage la situatio.
RépondreSupprimer"Les propriétaires des bureaux de change affirment que « l’activité économique ne peut pas fonctionner par la menace »".
RépondreSupprimerTout à fait d'accord. Toute activité qu'elle soit physique, morale, intellectuelle et spirituelle est un effet, une manifestation d'un corps sain, d'un cœur animé d'une bonne volonté, d'un intellect discipliné et d'un esprit sain, ou plutôt saint dans lequel la menace, l'inquiétude ne trouve pas de place. "Un esprit sain (saint) dans un corps sain" est un gage d'un développement économique durable