mardi 5 juillet 2016

La Confiance ne règne plus au CNARED-Giriteka

A peine quelques jours, après que le CNARED eût annoncé, en grande pompe, sa rencontre à Bruxelles avec le Médiateur, Président Benjamin MKAPA , l'heure n'est plus aujourd'hui à l'euphorie . Ce conseil qui, hier, se proclamait incontournable dans la résolution de l'actuelle crise Burundaise , n'en finit plus de se disloquer.

Ce CNARED, prompt à répondre massivement aux réunions et rencontres organisées dans son fief en Belgique, n'a même pas daigné envoyer de délégué aux cérémonies de l'indépendance, organisées ce 1 Juillet à Bruxelles. Or, l'indépendance est pour tout Burundais, qu’il soit de l'opposition, du pouvoir ou de la société civile. Un tel geste aurait pu lui redonner un minimum de crédibilité.

Au cours de ces derniers mois , les responsables du CNARED ont été bien écoutés et reçus dans de hautes instances; ses cadres et d'autres qui lui sont proches, ont certes, engrangé des prix et des fonds, mais ce conseil dont le leadership vient d'être désavoué publiquement ( Cfr. Conférence du 12 juin à Bruxelles), n'en a pas beaucoup profité et ne cesse, pour ainsi dire, de s'effondrer.

En effet, depuis l' annonce de l'éviction du sage NYANGOMA dans des conditions, on ne peut plus obscures, et son remplacement par une équipe d'opportunistes, la confiance n'y est plus. On assiste à des défections en cascade, à des désaveux publics, des déclarations intempestives et à des prises de positions trop maladroites.

Aujourd'hui, il n’y a plus grand monde à encore croire en ce CNARED, comme possible alternative ou interlocuteur valable. Pour preuve, le Médiateur Mkapa qui a pourtant rencontré récemment ce conseil à Bruxelles, hésite beaucoup à le convier à la prochaine session d'Arusha. Pourquoi se risquerait il à fâcher le gouvernement de Bujumbura en invitant un CNARED, incapable de s'organiser et surtout n'ayant pas de propositions valables à apporter.

Même des cadre de la cellule "Grands lacs" de l'UE ou de certains États Occidentaux, généralement disposés à soutenir tout ce qui s'oppose au pouvoir de Bujumbura, se montreront désormais plus prudents dans leur contact avec la nébuleuse CNARED et ses affiliés. Il va falloir s'interroger sur ce qui reste de cette coalition et surtout sur la nature des agenda que ceux qui y adhèrent (encore ?) se cachent mutuellement.

Et quid de la suite du dialogue ... inclusif ? De ce qui précède, il ressort que le CNARED ne représente pas l'opposition. Et si ce dialogue est maintenu, il ne devra pas être envisagé dans l'esprit d'Arusha 2000, car la conjoncture est tout autre: un pouvoir élu, association au pouvoir d'acteurs importants, autres que ceux du CNDD FDD, une opposition faible et hétéroclite ... Il ne serait surtout pas judicieux de cautionner l'habitude de certains à participer au pouvoir, en dehors des urnes.

Ainsi, ce dialogue s'efforcera avant tout : de permettre l'arrêt des violences et d'en définir les modalités, de favoriser le retour en toute sécurité des réfugiés et des responsables politiques qui le souhaitent, de contribuer à la normalisation de la coopération avec les organismes et États qui l'ont suspendu, de garantir le bon fonctionnement en toute indépendance des partis politiques, de mettre en place des conditions favorisant un climat de reprise économique et des affaires ...

En conclusion , tout en reconnaissant le bien fondé de l'existence d'une opposition solide au Burundi,cette mort du CNARED, si elle se confirme et qu'elle soit idéalement suivie par celle des "rebellions" qui lui sont associées, aura montré une fois de plus, que les coalitions style, CNARED, ADC IKIBIRI, et les rebellions, sont difficilement viables dans le contexte du Burundi actuel.

Par contre, la disparition du CNARED permettra la remise en avant du fonctionnement des partis politiques, dans une opposition organisée autrement: le PPD des frondeurs, l'Uprona radical, AMIZERO, le FRODEBU y compris son aile Nyakuri, le CNDD, le MSD, l'UPD, le FNL et d'autres. Ceci devrait favoriser une saine lutte politique dans le système pluraliste en vigueur au Burundi, de bonne augure pour les futurs échéances.

BACANAMWO Anatole pour BUJUMBURA News

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