Burundi: 7 étapes pour réussir les négociations d’Arusha 2
Etape 1: Dire les faits
Cela dure depuis plus d’un an. Quand les mots disparitions, tortures, viols, fosses communes, destruction de la presse libre, arrestations arbritaires et refugiés par centaines de milliers se retrouvent dans un seul texte, les burundais tendent l’oreille, on parle peut-etre de leur pays.
Quand s’y ajoute d’autres situations plus macabres les unes que les autres comme ces cadavres de personnes qu’on retrouve le lendemain de leur arrestation par la police ou l’assassinat de personnes par famille entières, plus aucun doute n’est permis, il s’agit bien du Burundi. A Nkurunziza qui envoit des escadrons de la mort tuer des enfants simplement parce que leur père est défenseur des droits de l’homme, rappellons simplement que pendant qu’il était maquisard, personne n’a jamais touché un cheveux de sa femme ou de ses enfants dont tout le monde connaissait l’adresse à Bujumbura.
Ces faits doivent être décrits en détails dans ce qui doit être la première étape des négociations d’Arusha si elles sont menées professionnellement: dire ce qui se passe. Dire les faits. Les faits ne sont négociables. Les faits doivent être dits. Les nombreux observateurs des droits de l’homme devront être appelés à contribution avec leur rapports pour que l’équipe des négociateurs sache de quoi il est question en détails.
Etape 2: Expliquer l’origine du problème.
Une fois que les faits sont clairements exposés il s’agira d’expliquer l’origine du problème avant d’attaquer la question de sa solution. Il est clair que deux versions vont s’affronter. Nkurunziza essaiera, mais en vain, d’attribuer l’origine des problèmes à ses opposants qui “refusent le choix du peuple” et qui veulent “récupérer le pouvoir par la force”. La chanson est connue. L’opposition n’aura pas beaucoup d’efforts à fournir pour montrer l’illégalité du pouvoir de facto de Bujumbura. Une seule séance de relecture de la constitution et des accords d’Arusha suffira à démontrer leur violation par la clique de Nkurunziza. Je serais de l’opposition à Arusha j’exigerai que le rapport final réponde à la question de savoir si la constitution burundaise et les accords d’Arusha constituent toujours le fondement du pouvoir légitime à Bujumbura ? Tout le reste s’en suivra.
Etape 3: Démonter le macanisme de violation de la constitution et des accords d’Arusha et remercier Nkurunziza ( à quelque chose malheur est bon)
Une troisième étape doit expliquer aux Burundais et au monde le mécanisme qui a rendu possible leur cauchemar actuel. Ce mécanisme doit être démonté pièce par pièce. Personne ne décide du jour au lendemain de violer la constitution et des accords de paix. La machine à broyer les institution a été mise en place minutieusement et méthodiquement. Nous avons déjà une petite idée de ce qui a été mis en place: violation quotas ethnique au niveau des forces armées et des forces de police, constitution d’une milice armée fortement entrainée, menaces de mort à l’endroit des juges de la cour constitutionnelle dont certains on dû fuir pour sauver leur vie, interdiction de tout meeting aux partis d’opposition. Destruction de partis politiques pour officialiser les seuls chefs de partis adoubés par le pouvoir ( Nyakurisation). Cette étape des négociations est incotournable si on veut mettre en place les mécanismes de contrôles des accords d’Arusha. Il faut partir du principe que ce que fait Nkurunziza, quelqu’un d’autre sera tenté de le faire s’il pense pouvoir le faire sans conséquences. C’est au cour de cette étape qu’il faudra sans doute remercier Nkurunziza dont le troisième mandat, l’arbre qui cache la forêt, n’est que la partie visible de violations massives et systématiques des accords d’Arusha et de la constitution. Cette question du troisième mandat permettra d’évaluer et de dénoncer toutes les violations , violations qui auraient été plus difficiles à dénoncer si quelqu’un d’autre que Nkurunziza s’était présenté au nom du CNDD-FDD à la candidature à la magistrature suprême.
Etape 4 : Définir la feuille de route pour le retour aux institutions respectueuses d’Arusha.
Une fois décrit la situation, son origne et le mécanisme qui l’a rendu possible il faudra passer à l’étape qui définit les institutions de transition vers un environnement politique tels que défini par Arusha 2 qui ne sera jamais que Arusha 1 enrichi des digues nécessaires à sa protection.
Etape 5: Mise en place de la feuille de route et exigences de forces neutres étrangères
Viendra ensuite l’implémentation de la feuille de route qui suppose évidemment processus de démentelement des milices et autres mafia antirépublicaines tels que mises en évidence dans l’étape 3. Il est clair que des forces internationales neutres devront être présentes sur le terrain pour assurer la protection des institutions pendant la remise en places de forces républicaines respectueuses des accords.
Etape 6: conditions pour participer aux nouvelles institutions.
Le gouvernement de facto de Bujumbura a déjà exprimé ses conditions pour participer aux négociations: pas question que les putschistes fassent partis des négociations. Ce en quoi on ne peut qu’être d’accord même si pour être rigoureux Nkurunziza et son quarteron de généraux et autres acolytes sont à ranger dans cette catégorie pour avoir opéré un coup d’Etat constitutionnel. L’opposition aussi devra à son tour formuler ses exigences pour un retour à la paix qu’on peut déviner dans les grandes lignes:
- Tous ceux qui sont coupables d’atteintes aux droits de l’homme doivent être écartés des futures institutions et interdits de toute responsabilité publique. Ils sont tous connus, leurs actions sont documentées. Une justice internationale devra être mise en place pour les poursuivre.
- Les vrais partis politiques devront être remis en selle et toute immixtion de l’éxécutif dans le fonctionnement des partis politiques devra être interdite
- De nouveaux membres de la cour constitutionnelle devront être désignés d’un commun accord
- Une nouvelle CNI devra être mise en place
- Toute force autre que les police et l’armée devra être démentalée ( Bye bye imbonerakure de triste mémoire)
- Il faudra un respect strict des quotas éthiques tels que définis par Arusha
- Il sera mise en place une indépendance de la Justice pour éviter que des clowns comme le procureur de la république actuel prétendent parler au nom de cette Institution;
- Une force internationale devra venir pour assurer la sécurité des membres de l’opposition rentrés d’Exil.
Etape 7: Et si Nkurunziza Refuse ?
L’ONU, l’UA, l’UE et même la Fifa ont demandé à Nkurunziza de ne pas se présenter pour un troisième mandat conformément aux accords d’Arusha et à la constitution. Il rejeté toutes les demandes. Pourquoi accepterait-il de se soumettres à Arusha 2 alors qu’il ne respecte déjà pas Arusha 1? Il est donc prévisible que Nkurunziza va à Arusha non pas pour négocier mais pour gagner du temps et préparer ses forces pour s’offrir le cadeau qui manque à son bonheur d’ex-maquisard: une victoire militaire qui effacerait tout accord. Il serait alors, s’imagine-t-il sans doute, comme Kagame et Museveni qui ont gagné la guerre et dont les pouvoirs ne sont soumis à aucun accord international. Il lui faut donc un ennemi à vaincre. Les messages de haine comme ceux du Président du Sénat ou ceux de seconds couteaux comme Habimana Pasteur n’ont d’autres but que désigner l’ennemi dont Nkurunziza a besoin: le Tutsi. Il s’est préparé pour cela, les Imbonerakure sont entrainés et armés tandis que les soldats et officiers tutsi sont désarmés.
Il est donc absolument urgent que les négociations prévoit ce cas et soient claires sur les conséquences que devra subir le pouvoir de facto en cas de rejet de tout accord négocié. Je peux comprendre que le monde patiente face à un dictateur comme Kim Jong IL parce qu’il a la bombe atomique, j’aurais du mal à comprendre que Nkurunziza méprise encore longtemps la communauté internationale.
Il n’est pas interdit que la communauté internationale reconaisse un autre gouvernement que celui de Nkurunziza. Il n’est pas impensable que tous les ambassadeurs soient mis devant le choix de reconnaître ce gouvernement Arusha ou de perdre leur accréditation. Tout doit être tenté pour sortir un peuple sous l’emprise d’un délire politico mystique et mafieux.
Patrick Mubarazi
Mr Patrick, vous avez et aurez toujours le droit d'exprimer librement vos souhaits. Heureusement, les Burundais ne s'endorment pas, dans le silence ils suivent tout; s'il existe quelque burundais qui prétend prendre le pouvoir en méprisant la volonté de la majorité burundaise, je ne peux que l'encourager l'invitant à incarner un peu de patience.
RépondreSupprimerLa volonté de la majorité du peuple c'est la paix et donc c'est aussi le respect des accords qui l'ont ramené et la garantissent. Ces accords s'appelle " Les accord d'Arusha" . Ils précisent que nul ne peut être président plus de 10 ans. Tout le reste n'est que pure propagande et perte de temps. Un énorme gâchis!
RépondreSupprimercontrairement au commentaire ci-haut dont je ne cannais pas l'auteur, il est de mon devoir de remercier Monsieur Patrick.Sa contribution pour réussir les négociations d'Arusha II est on ne peut plus riche et importante. Ceux qui seront invités aux futures assises d'ARUSHA devraient en prendre en considération ou s'y référer si ce sont réellement des Burundais qui veulent contribuer pour le retour de la paix dans notre chère patrie, le Burundi.Sinon, il est totalement erroné d'évoquer "la volonté de la majorité" alors qu'il n'y a pas de liberté ou de véritable démocratie pour connaitre les choix,les libertés d'expression et les volontés politiques des autres.
RépondreSupprimer"Il n'est pas interdit que la communauté internationale reconnaisse un autre gouvernement que celui de Nkurunziza". Quel génial projet!L'unique defis serait de savoir qui entre Burundais partage cette vision. En attendant, je pense que le temps pourra nous eclairer!!
RépondreSupprimerPour question de maîtriser la situation, rira bien qui rira le dernier! Quant à cette majorité burundaise qui aurait choisi son malheur et sa honte en face de tous les peuples du monde, c'est très bien dit: un peu de patience; que Arusha fonctionne ou ne fonctionne, un jour la vraie majorité saura bien s'exprimer comme elle l'a fait très librement le 13 mai, date inoubliable pour tous ceux dont le coeur aspire à un renouvellement raisonable de la société burundaise. Et ce jour là, même les os de ceux qui ont été tués injustement feront un sursaut de joie et de jubilation, parce que le rongeur de l'honneur de mon peuple n'aura plus jamais la parole!
RépondreSupprimerPourquoi sauter d'autres dates ? Il aurait fallu dire comme vous l'avez fait 65,68, 88, 93 et ton 13 mai. Mais on peut savoir comment commencer la guerre , mais on ne peut pas savoir sa fin. L'histoire nous a beaucoup appris.
SupprimerVous avez entierement raison mon cher Patrick, moi aussi je suis optimiste qu'un jour les Burundais vont retrouver l'espoir e vivre en paix. Prions le bon Dieu pour que notre souhait soit exhausse le plus tot possible
RépondreSupprimerPourquoi vous aimez exhumer les années 65,69,72,93 ? Pour défendre votre pouvoir criminelle ? Comment si vous étiez des défenseurs des hutu ? Comme si les opposants à votre pouvoir maudit étaient que les tutsi ? Comme si depuis l'avènement de votre pouvoir les hutu sont heureux ? Non monsieurs, vous n'allez pas nous duper et nous diviser pour bien régné. Il est bien connu que le problème que traverse notre pays n'est pas ethnique mais un groupe de malfrats qui veut régner sans partage en écrasant toute personne contraire à leurs intérêts.
SupprimerDes forces internationales neutres sur le sol burundais! Kiretse twese dupfuye!!! Tubarindiranye igishika!!
RépondreSupprimerIl y a certains individus qui ne font que exhumer le passé,des années antérieures de malheur pour défendre leurs besognes qu'ils sont en train d'infliger aux peuple burundais, des années 65,69,72 et 93 comme prétexte pour continuer à massacrer la population innocente. Les prétendants défenseurs des hutu comme s'ils étaient envoyé par qui ? Comme si le problème que traverse le Burundi était ethnique ? Comme si les opposants de nkurunziza étaient que des tutsi ? Comme si depuis l'avènement de leur pouvoir les hutu sont heureux ? Non moniseurs, vous n'allez pas cette fois ci nous dupé, vous ne réussirez pas à nous diviser pour bien régner.
RépondreSupprimerC'est ça le vrai problème des burundais:une politique de mensonge!Dire une chose qui n'a rien à faire avec ses convictions.Toi tu accuse les autres d'exhumer le passé,tu essais de convaincre tout le monde que le problème burundais n'est pas ethnique mais voila cette phrase qui vous trahi finalement:Comme si depuis l'avènement de leur pouvoir les hutu sont heureux ?Ceci fait allusion à un pouvoir hutu qui devrait rendre heureux les hutus. Mais le pouvoir hutu n'a jamais existé au Burundi car même Ndadaye avait un gouvernement d'au moins 40% de tutsi avec presque 100% de tutsi dans les forces de l'ordre.Le gouvernement actuel est basé sur les quotas prévus dans la constitution burundaise avec un partage clair de pouvoir entre les hutu et les tutsi. Mes voilà alors ton problème: dans ton cœur tu garde un gouvernement hutu mais ta bouche parle d'un gouvernement mixte.Est-ce que tu combat contre ce gouvernement parce q'il gère mal les affaires de l’état ou parce que tu le perçois comme étant un régime hutu?Toi seul tu sais ta conviction mais j'ai peur que si tu réponds tu ne risque pas de me dire le contraire de ta conviction!
SupprimerCessez de défendre un gouvernement criminel mes chers burundais!
RépondreSupprimerEssayez de ne pas jouer la politique du ventre .Soyons patriotes comme nos grands pères.Personne n'ignore que Nkuruziza s'est piégé en violant les Accords d'ARUSHA et la Constitution .Il lui est difficile de se tirer de ce piège et pense pouvoir gagner en tuant et en emprisonnant les jeunes de tous les partis d'opposition.Mais le sang attire le sans et la paix attire la paix.S'il persiste dans ce piège que la Chine et la Russie lui ont tendu , il finira par tomber tôt ou tard.Ceux qui lui soutiennent en évoquant bêtement les propos insensés ou tendancieux puisqu'il est du système , qu'ils sachent que" UBURUNDI BUGONA BURI MASO" , ntihagire uwitwaza ubwishi canke inguvu z'ububegito, kuko izo nguvu ataco zizomufasha igihe kigeze ko IMANA YIHESHA ICUBAHIRO MU GUTABARA ABAYO QUI SONT TRAINES COMME DES MOUTONS A LA GUILLOTINE .Je vous remercie.