samedi 25 juin 2016

Les taux de change atteignent des montants record cette semaine

Les taux de change des devises atteignent des montants record jamais vus au Burundi. Depuis quelques semaines, les principales devises que sont le dollar et l’euro se changent entre 2.340 et 2.550 francs burundais dans les bureaux de change officiels de Bujumbura. Dans les banques commerciales, les taux restent inchangés et varient de 1.670 à 1.880 francs selon la devise recherché. Mais malgré ces taux d’apparence bas, impossible de trouver des devises dans les banques.

En quelques jours, les taux de change des principales devises utilisées au Burundi ont grimpé de manière inquiétante dans les bureaux de change de Bujumbura. Le dollar, qui s’échangeait encore il y a peu à 1.980 francs même au plus fort de la crise, a commencé à grimper dépassant les 2.000 francs pour atteindre 2.100 francs jusqu’à 2.340 francs actuellement.

Selon des agents des bureaux de change, cette hausse du taux de change est dû au manque criant de devises sur le marché, crée à son tour par le manque de rentrées car l’économie tourne au ralenti depuis le début de la crise liée au 3ème mandat.

Le taux de change de l’euro est encore plus inquiétant. En quelques jours, il a atteint 2.570 francs pour les clients qui désirent changer leur monnaie locale en euro. Nos sources au sein des bureaux de change craignent que ces taux ne continuent de grimper si les devises se tarissent encore sur les marchés.

Ils indiquent qu’eux-même parviennent très difficilement à trouver des devises dans les banques commerciales actuellement. Jusqu’au mois d’avril de cette année, les propriétaires des bureaux de change affirment qu’ils pouvaient encore se rendre dans les banques pour acheter des devises aux enchères deux fois la semaine, comme c’était le cas depuis des années. Mais depuis avril, impossible de trouver des devises dans les banques selon les mêmes sources.

Un de ces agents de bureau de change nous a confié : « ces derniers jours, il nous arrive de n’avoir que 500 dollars. Un seul client peut venir et tout emporter, bien que lui-même ne soit pas satisfait du montant, car cela l’oblige à faire le tour des bureaux de change. Si on n’a aucun client qui nous apporte à nouveau des devises contre des francs burundais, on est contraient de renvoyer nos clients ailleurs »

Dans les banques commerciales de Bujumbura, le taux de change a à peine varié depuis le début de la crise. Le taux acheteur officiel est de 1.668 francs pour le dollar et de 1.878 francs pour l’euro. Mais ces taux, fixés par la Banque Centrale, ne sont que d’apparence car en réalité, il est quasi impossible de trouver des devises dans les banques commerciales de la place. A l’exception des banques implantées dans l’EAC, les clients des autres banques commerciales qui possèdent des comptes en devises ont parfois du mal à pouvoir retirer même leur argent. La procédure traine, causant parfois des retards dans les autres activités des clients concernés, car la banque a parfois du mal à trouver la quantité de devise réclamée par le déposant ou propriétaire du compte, d’après certaines sources bancaires.

Cette situation de manque criant de devises dû à la crise politico-sécuritaire a déjà entrainé la hausse de certains prix. Le gouvernement a ainsi déjà revu à la hausse le prix de l’essence à la pompe, qui est passé de 1.880 à 2.000 francs. Un autre exemple est le magasin T-2000 situé au centre-ville : dès l’entrée une note de la direction du magasin chinois annonce aux clients que « les prix de toutes les marchandises sont majorées de 15% suite au taux de change des devises en hausse ».

Plusieurs habitants craignent que d’un moment à l’autre, cela ne se répercute sur les prix des denrées alimentaires dans les marchés. Cette crise enclenchée par la candidature de Pierre Nkurunziza pour un 3ème mandat a eu d’énormes conséquences sur l’économie. Ainsi, selon la Banque mondiale, le Burundi a clôturé l’année 2015 en récession économique de 2.7% ; une récession qui risque de se poursuivre cette année selon certains analystes. 

vendredi, 24 juin 2016 06:36, http://www.rpa.bi

2 commentaires:

  1. C'est catastrophique pour mon beau pays. Nos dirigeants en sont fiers. Ce qui est grave.

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    1. Ils ne sont pas fiers, ils sont dépasséspar les événements.

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