Un an après sa tentative d'assassinat, Epitace NSHIMIRIMANA lance un message

MESSAGE DE NSHIMIRIMANA EPITHACE EN CE JOUR DU 12 MAI 2016, PREMIER ANNIVERSAIRE DE TENTATIVE DE SON ASSASSINAT PAR LE REGIME NKURUNZIZA

Chers compatriotes,

Chers amis du Burundi

Le 12 mai 2015 sera toujours une date tristement inoubliable de ma vie. C’est le jour où j’étais arbitrairement arrêté, puis torturé avant d’être emprisonné par le régime Nkurunziza. En tant que président du MSD en province Gitega, j’étais accusé d’être parmi les planificateurs de manifestations nationales contre le 3è mandat de Nkurunziza, un mandat inconstitutionnel et contre les Accords d’Arusha.

Comme vous le savez, Nkurunziza a décidé de réprimer dans le sang tous ceux qui sont opposés à ce maudit mandat notamment tous les opposants des autres partis politiques et ceux de la société civile voire même au sein de son propre parti. Ceux qui ne sont pas tués, sont torturés, emprisonnés ou forcés à l’exil.

En ce jour du 12 mai, j’ai l’honneur de m’adresser à vous mes compatriotes Burundaises et Burundais emprisonnés pour des raisons politiques, ceux qui sont exilés et les familles endeuillées seulement parce qu’ils défendaient leurs droits.

D’abord, je voudrais dire merci à tous ceux qui m’ont soutenu dans ces dures épreuves que je traversais.

Pour vous qui êtes encore emprisonnés, ne vous découragez pas ! Chaque chose a sa fin, en kirundi, on dit « Nta mvura idahita ». Je connais la situation que vous vivez. Car beaucoup parmi vous, m’ont vu au cachot de la documentation nationale, d’autres à la prison centrale de Mpimba ou celle de Rumonge. Et je sais que c’est la même situation dans les prisons partout dans le pays. J’ai bien senti à quel point l’injustice fait souffrir. Mais sachez que notre libération du joug de Nkurunziza sera aussi votre libération de prison.

J’encourage aussi ceux qui ont fui le pays, notamment les membres du parti MSD dont je suis porte-parole. Je reste optimiste que demain sera meilleur et ce pouvoir dictatorial et sanguinaire finira par tomber.

Il y a donc une année, je suis moi-même témoin des atrocités commises par le régime Nkurunziza dans l’objectif de s’accrocher à son 3è mandat non respectueux des Accords d’Arusha ou la constitution.

Les manifestations anti-3è mandat que nous avons menées me rappellent la résistance des autochtonnes sous Mwezi Gisabo contre l’envahisseur Blanc armé. Le peuple burundais toute ethnie et partis politiques confondues est descendu dans la rue pour refuser que Nkruunziza enterre ces accords d’Arusha ou qu’il viole la loi fondamentale du pays.

Bien que Nkurunziza a essayé de tous moyens pour réprimer tous ceux s’opposent à ce hold-up constitutionnel, le peuple burundais n’a jamais cessé de se révolter. Malgré un important dispositif militaire et policier, les manifestants, soutenus par leurs leaders politiques et de la société civile, sont mobilisés pour leur cause .Je saisis cette occasion d’ailleurs pour leur rendre hommage. Cela a démontré que si nous nous mobilisons tous dans l’unité, nous pouvons encore défendre notre patrie et honorer la mémoire de nos enfants, nos frères et nos sœurs morts dans cette tragédie.

Je saisis aussi cette opportunité pour m’adresser aux forces de sécurité burundaises, qui sont éprises de paix et qui restent fidèles à leur engagement à défendre la paix pour tous les Burundais. Je leur dis, comme ils l’ont fait quand ils m’ont protégé et m’ont exfiltré de la prison quand la clique Nkurunziza voulait me tuer, qu’ils s’unissent maintenant aussi , Hutus et Tutsis, pour chasser Nkurunziza et ses sbires.

Enfin, je voudrais encore exprimer mes vives condoléances aux familles qui continuent de perdre les leurs. Je réintègre aussi mon espoir de voir venir demain de beaux jours où la justice ne sera plus liée et que chacun répondra à ses actes. Un clin d’œil donc à tous ceux qui commettent des crimes sous prétexte qu’ils sont commissionnés par leur chef. Chacun répondra à ses actes

Que vive le Burundi et les Burundais ! Que vive la justice !

Merci.

Epitace NSHIMIRIMANA