Un des derniers leaders d’opposition à ne pas avoir fui le Burundi a été arrêté mercredi 9 mars par la police dans un quartier contestataire de Bujumbura, a-t-on appris auprès de sa famille et d’autres membres de l’opposition.
Hugo Haramategeko, président du parti Nouvelle alliance pour le développement du Burundi (Nadebu), a été arrêté « alors qu’il était encore chez lui » dans le quartier de Mutakura, dans le nord-est de la capitale, a annoncé à l’AFP un membre de sa famille ayant requis l’anonymat. « La police l’a arrêté peu après 06 h 00 du matin alors qu’il allait prendre sa douche, et elle ne lui a même pas laissé le temps de se rhabiller correctement », a précisé à l’AFP Charles Nditije, président de l’aile majoritaire de l’Uprona, appartenant à l’opposition.
« Nous avons appris qu’il avait finalement été amené vers une destination inconnue après avoir transité par les cachots de la zone voisine de Cibitoke », s’est-il inquiété. Il a dénoncé « une arrestation arbitraire d’un président de parti dont le seul tort est d’avoir manifesté contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza ».
Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, ne pouvait être joint mercredi pour s’exprimer sur ce cas.
M. Haramategeko, 47 ans et haut fonctionnaire au ministère burundais de la Santé, est un des rares chefs de partis d’opposition à ne pas avoir fui le Burundi depuis le début de la crise.
M. Haramategeko, 47 ans et haut fonctionnaire au ministère burundais de la Santé, est un des rares chefs de partis d’opposition à ne pas avoir fui le Burundi depuis le début de la crise.
M. Nditije et Léonce Ngendakumana du parti Frodebu, deux vieux routiers de la politique burundaise, sont les deux derniers leaders d’opposition encore au Burundi. L’un et l’autre disent craindre « bien sûr pour leur sécurité », mais sont « déterminés à résister sur place ».
Cette arrestation a eu lieu au lendemain d’une visite de huit jours au Burundi de trois experts indépendants dépêchés par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour enquêter sur les violations des droits de l’homme commises durant les dix mois de crise dans ce pays.
La mission d’enquête présentera un rapport préliminaire le 21 mars et son rapport final en septembre, alors qu’« une équipe d’observateurs des droits de l’Homme sera également déployée au Burundi dans les prochaines semaines », selon un communiqué rendu public mardi à Bujumbura.
Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat qu’il a obtenu en juillet, en violation, selon l’opposition, la société civile et une partie de son propre camp, de la constitution et l’accord d’Arusha qui mit fin à la guerre civile de 1993-2006.
Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat qu’il a obtenu en juillet, en violation, selon l’opposition, la société civile et une partie de son propre camp, de la constitution et l’accord d’Arusha qui mit fin à la guerre civile de 1993-2006.
Ces violences ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 240 000 personnes à quitter le pays. Des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé l’existence de fosses communes, de nombreux cas d’exécutions sommaires et d’assassinats ciblés.
Le Monde.fr avec AFP
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