Le gouvernement burundais a décidé, unilatéralement, d’interdire le passage de la frontière rwando-burundaise, des transports en commun pour compter de samedi dernier, afin, dit-il, de protéger ses populations qui ne cessent d’affluer au Rwanda depuis le déclenchement de la crise née du 3è mandat de Pierre Nkurunziza.
Quelques jours avant la prise de cette décision qui risque de soulever des vagues à l’intérieur même du Burundi en raison de ses probables répercussions sur les liens sociaux séculaires entre les populations de part et d’autre de la frontière, le régime en place à Bujumbura avait décidé de mettre fin à l’exportation des produits alimentaires vers tous les pays limitrophes du Burundi, en guise de mesure préventive contre le déficit agricole annoncé en raison de la sécheresse qui touche le pays depuis plusieurs mois. Mais pour les observateurs de la situation politique et sécuritaire du Burundi, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une poudre de perlimpinpin que Nkurunziza et ses affidés ont aspergée au peuple burundais, car, cette rupture des relations économiques avec ses voisins, qui ne dit pas son nom, loin de constituer une recette miracle aux problèmes qui minent ce pays, accentuera davantage son isolement et aggravera subséquemment les conditions de vie déjà pas bonnes des populations. Mais de cela, Nkurunziza s’en moque éperdument, l’essentiel pour lui étant de parer au plus pressé, c’est-à-dire éviter que l’exode massif de potentiels rebelles vers le Rwanda, conjugué au risque de famine et donc d’explosion sociale généralisée, ne porte un coup fatal à son régime.
Depuis le début de la guerre civile en cours dans ce petit pays des Grands lacs, son président est devenu plus méfiant que de raison, sinon carrément paranoïaque, et c’est le Rwanda de Paul Kagamé qui est devenu son souffre-douleur, à cause de son soutien réel ou supposé aux opposants qui ont juré de parasiter ce troisième mandat dont il n’aurait jamais dû se prévaloir.
Nkurunziza est en train de préparer les conditions de sa propre perte
On a presque tout dit et écrit sur le monomaniaque de Bujumbura, mais force est de reconnaître qu’on n’a pas encore fini de mesurer l’étendue de ses frasques puisque personne n’avait imaginé une telle fuite en avant de sa part, dans sa tentative désespérée d’étouffer la contestation née de sa confiscation du pouvoir depuis le 21 juillet 2015.
Nkurunziza est en train de préparer les conditions de sa propre perte
On a presque tout dit et écrit sur le monomaniaque de Bujumbura, mais force est de reconnaître qu’on n’a pas encore fini de mesurer l’étendue de ses frasques puisque personne n’avait imaginé une telle fuite en avant de sa part, dans sa tentative désespérée d’étouffer la contestation née de sa confiscation du pouvoir depuis le 21 juillet 2015.
En empêchant ses compatriotes de fuir en masse l’enfer au quotidien, au fallacieux motif de les mettre à l’abri d’un Paul Kagamé haineux et revanchard, et en limitant les échanges économiques entre son pays déjà financièrement en ruines et les autres pays de la sous-région, Pierre Nkurunziza est en train de préparer, sans le vouloir, les conditions de sa propre perte. Car un peuple burundais affamé et acculé n’aura nullement besoin d’un quelconque soutien de l’extérieur pour faire le ménage, et se débarrasser de ce potentat qui ternit à la fois l’image du Burundi et du continent. En quoi empêcher les transports en commun de convoyer des passagers, fussent-ils des opposants, au Rwanda voisin, pourrait-il contribuer à la sécurisation des institutions burundaises, si tel est le but visé par le dictateur et ses courtisans ?
L’argument spécieux, mâtiné d’un chauvinisme de mauvais aloi qui consiste à adopter une attitude paternaliste vis-à-vis d’un peuple qu’il martyrise quotidiennement, ne peut tromper même le plus crédule des Burundais. Le fait est que Nkurunziza a peur même de sa propre ombre, et veut livrer un match sanglant à guichets fermés, contre ses opposants, afin de ne leur laisser aucune chance de s’échapper ni aucune chance de raconter le calvaire des Burundais du Burundi au monde entier, surtout pas aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui attendent de compiler les preuves pour notifier les charges au tyran. Et si après tout, ces mesures autarciques prises coup sur coup par les maîtres de Bujumbura, étaient celles de trop ?
Espérons que l’ange qui a inspiré le Pasteur Nkurunziza l’a juste fait pour le pousser à la faute ou à l’erreur fatale qui débouchera sur la solution que ni l’ONU, ni l’Union africaine (UA), encore moins la communauté des Etats de l’Afrique de l’est n’ont daigné trouver, malgré les sommets et les conclaves organisés sur le sujet depuis plus d’un an : le départ de gré ou de force du tyran de Bujumbura, et le repositionnement du Burundi dans le cercle malheureusement réduit des pays démocratiques en Afrique.
Hamadou GADIAGA, http://lepays.bf
Une très bonne vision de notre ami burkinabè. Cette mesure impopulaire de Nkuru peut accélérer sa chute comme cela a toujours été le cas "Tout systèmeme, surtout impopulaire, porte en son sein les germes de sa destruction"
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