mercredi 31 août 2016
Le MCA s'exprime à l’occasion du 16ème anniversaire de l'accord d'Arusha (interview avec Madame MUBEZA Pamela)
Le MCA s'exprime à l’occasion du 16ème anniversaire de l'accord d'Arusha (interview avec Madame MUBEZA Pamela)
Le mobile de l'assassinat de Hafsa Mossi
HAFSA MOSSI ASSASSINE POUR UNE HISTOIRE DE MARCHE PUBLIC
L'assassinat de Hafsa Mossi a secoué la classe politique burundaise, surtout les militants du CNDD-FDD. Après son assassinat, tous les regards ont convergé vers une seule personne. Bunyoni était cité. Beaucoup de journaux, de réseaux sociaux ont expliqué le motif de son assassinat. Il s'agirait des larmes versées au Rwanda dans un camp des réfugiés. Ce motif a suffi pour que le mobile du crime soit "trouvé". Pour tout enquêteur, le mobile trop simple est souvent faux. Sans un mobile fort, le coupable peut passer entre les mailles du filet. Ce mobile de larmes semblait une fausse piste même si l'auteur du crime reste le même. Burundinews a enquêté en raison des doutes.
Les doutes
La visite au Rwanda de Hafsa Mossi avec les députés de l'East Africa a été effectuée le 04 juin 2015. Les larmes ont été versées à cette date. Elle a séjourné depuis cette date plusieurs fois au Burundi et elle n'a pas été inquiétée. Bunyoni n'aurait pas attendu plus d'un an pour l'assassiner du seul fait qu'elle a lâché des larmes. Bunyoni sait bien qu'une maman est toujours sensible à la vie plus qu'un homme.
En plus, les médias ont relayé ces larmes mais il y avait surtout sa veste. Hafsa Mossi a donné sa veste pour qu'elle soit utilisée pour accueillir un enfant qui venait de naître à Mahama sans aucun tissu pour la recevoir. C'est en ce moment qu'elle a pleuré en voyant une dame accoucher en plein air sans aucun pagne pour mettre son bébé.
Le marché des pièces d'identité, le mobile du crime
Bunyoni a une société de fabrication des passeports burundais dont ses associés sont des Indiens. Il croyait qu'il avait le monopole de fabrication de tout ce qui tourne autour des identités et passeports. Il a oublié que Hafsa Mossi avait ses entrées directes chez Nkurunziza.
Un marché public des cartes d'identités a créé des inimitiés. Hafsa Mossi a présenté à Nkurunziza son associé ou protégé, un Libanais qui fabrique les pièces d'identités. Nkurunziza a cédé et a attribué le marché au Libanais ami de Hafsa Mossi. Or, Nkurunziza avait promis le marché à Bunyoni. Nkurunziza a informé Bunyoni qu'il n'aura pas ce marché et qu'il sera attribué à un Libanais proche de Hafsa Mossi. D'habitude, tous les marchés sont attribués à quelques généraux DD ou à leurs protégés. Hafsa Mossi devenait un obstacle et Bunyoni se demandait jusqu'où elle ira.
Bunyoni a convoqué Hafsa Mossi pour la menacer. Des menaces de morts ont été aussi lancées à Hafsa s'elle n'abandonne pas ce marché. Elle n'a pas voulu cédé. Bunyoni a fait des montages pour l'accuser d'espionnage au profit d'un pays voisin. Cela n'a pas tenu. Il a décidé alors de passer à la vitesse supérieure en décidant de l'assassiner et en mettant en exécution la menace le 12 juillet à 10 hrs 30.
Nkurunziza n' a rien dit car Bunyoni et Nkurunziza sont deux amis qui se haïssent à mort. Le premier qui bouge est mort. Chacun rassemble ses troupes et compte ses alliés. Nkurunziza ne pouvait qu'assister à l'assassinat de Hafsa Mossi car il ne peut pas s'en prendre à Bunyoni avant de l'affaiblir.
Par Gratien Rukindikiza, Burundi news, le 30/08/2016
mardi 30 août 2016
Rumeurs persistantes de génocide au Burundi: A qui profiterait ce crime ?
Lors d'un débat organisé la semaine écoulée par la VOA, Monsieur Jacques BIGIRIMANA, président du parti FNL a déclaré qu'un génocide au Burundi, dans le contexte actuel est impossible, tant que le Président NKURUNZIZA préside encore aux destinées du pays. Il a ajouté encore que le président NKURUNZIZA est entouré par des proches (dont lui même, BIGIRIMANA) qui feraient tout, pour qu'une telle catastrophe n'arrive plus au Burundi.
Mais, contre toute logique, ces propos apaisants qui auraient dû normalement calmer les esprits et rassurer ceux qui, dans l’opposition radicale, la société civile, au Rwanda voisin et dans certains milieux occidentaux, s'évertuent à annoncer l'imminence d'un génocide, la réaction a été extrêmement négative. La détermination de Bujumbura contre un génocide au Burundi serait elle une mauvaise nouvelle pour certains qui auraient misé là dessus ? Quel cynisme !
A cet effet, nous avons reçu des réactions, avec éléments sonores où certains vont jusqu'à accuser le Président du FNL d'être au courant de la préparation de ce génocide et de l'assumer. Il est à noter par contre, que ces propos apaisants ont été accueillis avec grande satisfaction dans beaucoup de milieux, surtout par ceux là même, supposés être visés par ce probable génocide.
Comment interpréter cette surprenante réaction et tant de mauvaise foi ?
Pour ceux qui suivent de très près la situation politique dans la région des grands lacs et au Burundi en particulier, la tension y est très palpable pour une question de lutte pour la reconquête du pouvoir, avec tout ce que cela confère comme dividendes. Or, pour les tenants de cette reconquête du pouvoir, en dehors des urnes, soutenus ouvertement par Kigali et étonnamment par certains cercles occidentaux, trois plans ont été concoctés.
1. Organisation d'une insurrection urbaine sous couvert de manifestations; ce plan a lamentablement échoué puisque les organisateurs ont mis en avant la question ethnique, si bien que seuls des habitants de certains quartiers de la capitale, soit moins de 0,1% de la population de Bujumbura ville ont suivi la consigne d'insurrection.
Ils ont quand même failli réussir, car la consigne était d'inciter les jeunes à attaquer les services de l'ordre avec pierres et armes à feu, espérant que la riposte allait entraîner du désordre et beaucoup de morts. Ce qui aurait pu permettre aux organisateurs ( aujourd'hui clairement identifiés) de profiter du chaos pour s'emparer du pouvoir via un coup de force programmé à l'avance, avec la bénédiction de leurs soutiens extérieurs.
2. Après l'échec de l'insurrection et du putsch , le second plan a été activé, création de rebellions avec objectif de reprendre le pouvoir à très court terme. Les chefs supposés de ces rebellions créées de toute pièces ,ont de suite fait des déclarations fracassantes et des communiqués. Même un profane aurait pu constater que ce genre de rebellions, quoique soutenues, ne peuvent inquiéter durablement la police et l' armée comme celles du Burundi.
Cependant, là encore, les attaques avortées du 11 décembre 2015 contre des camps militaires de la capitale, ont failli aboutir à ce qu'aurait voulu les commanditaires: Que les forces de l'ordre procèdent à une répression généralisée. Ce qui, comme dans le cas de l'insurrection aurait pu amener le chaos et permis, au minimum, un partage forcé du pouvoir en faveur des commanditaires et autres politiciens sans assises.
3. Brandir le péril de génocide constitue l'ultime plan des tenants de la reconquête du pouvoir. En effet, les difficultés des rebellions à s'organiser, malgré des facilités et beaucoup de moyens mis à leur disposition, la cacophonie observée aujourd'hui au niveau de l'opposition radicale, incarnée par le CNARED ... tout cela n'incite pas à l’optimisme pour ceux qui s"attendaient à l'affrontement rapide du pouvoir en place au Burundi
Or, la seule idée que l'opposition radicale soit inspirée par KIGALI qui prône la déstabilisation de la région, est en soi un échec annoncé; qu'une rébellion soit organisée à partir de KIGALI est une stratégie grossière et inacceptable, sachant que les nombreuses exactions et massacres perpétrées par le régime de KIGALI à l'Est de la RDC fin des années 90, constitue aujourd'hui un casse tête pour la TPI. Ajouter à cela le fait que Bujumbura s'en tirent pas trop mal et que malgré encore quelques disparitions déplorables, la situation est entrain de se normaliser.
Le Comble serait qu'en désespoir de cause, ce génocide soit finalement déclenché par ceux qui comptent en bénéficier. Selon certaines sources fiables, l'armée burundaise a dû, à un certain moment, assurer une protection spéciale du camp de RUHORORO pour empêcher une attaque destinée à décimer les tutsis peuplant ce camp et à faire porter le chapeau aux Imbonerakure et donc au gouvernement du Burundi.
Par ailleurs, le scénario de 1993 au Burundi , de 1994 au Rwanda où l’État a été décapité, laissant libre cours au chaos, est à craindre dans les conditions actuelles. Voilà précisément ce que Mr Jacques BIGIRIMANA a voulu prévenir et qui a été sciemment mal interprété par ceux qui nous préparent probablement un sale coup.
Mais, contre toute logique, ces propos apaisants qui auraient dû normalement calmer les esprits et rassurer ceux qui, dans l’opposition radicale, la société civile, au Rwanda voisin et dans certains milieux occidentaux, s'évertuent à annoncer l'imminence d'un génocide, la réaction a été extrêmement négative. La détermination de Bujumbura contre un génocide au Burundi serait elle une mauvaise nouvelle pour certains qui auraient misé là dessus ? Quel cynisme !
A cet effet, nous avons reçu des réactions, avec éléments sonores où certains vont jusqu'à accuser le Président du FNL d'être au courant de la préparation de ce génocide et de l'assumer. Il est à noter par contre, que ces propos apaisants ont été accueillis avec grande satisfaction dans beaucoup de milieux, surtout par ceux là même, supposés être visés par ce probable génocide.
Comment interpréter cette surprenante réaction et tant de mauvaise foi ?
Pour ceux qui suivent de très près la situation politique dans la région des grands lacs et au Burundi en particulier, la tension y est très palpable pour une question de lutte pour la reconquête du pouvoir, avec tout ce que cela confère comme dividendes. Or, pour les tenants de cette reconquête du pouvoir, en dehors des urnes, soutenus ouvertement par Kigali et étonnamment par certains cercles occidentaux, trois plans ont été concoctés.
1. Organisation d'une insurrection urbaine sous couvert de manifestations; ce plan a lamentablement échoué puisque les organisateurs ont mis en avant la question ethnique, si bien que seuls des habitants de certains quartiers de la capitale, soit moins de 0,1% de la population de Bujumbura ville ont suivi la consigne d'insurrection.
Ils ont quand même failli réussir, car la consigne était d'inciter les jeunes à attaquer les services de l'ordre avec pierres et armes à feu, espérant que la riposte allait entraîner du désordre et beaucoup de morts. Ce qui aurait pu permettre aux organisateurs ( aujourd'hui clairement identifiés) de profiter du chaos pour s'emparer du pouvoir via un coup de force programmé à l'avance, avec la bénédiction de leurs soutiens extérieurs.
2. Après l'échec de l'insurrection et du putsch , le second plan a été activé, création de rebellions avec objectif de reprendre le pouvoir à très court terme. Les chefs supposés de ces rebellions créées de toute pièces ,ont de suite fait des déclarations fracassantes et des communiqués. Même un profane aurait pu constater que ce genre de rebellions, quoique soutenues, ne peuvent inquiéter durablement la police et l' armée comme celles du Burundi.
Cependant, là encore, les attaques avortées du 11 décembre 2015 contre des camps militaires de la capitale, ont failli aboutir à ce qu'aurait voulu les commanditaires: Que les forces de l'ordre procèdent à une répression généralisée. Ce qui, comme dans le cas de l'insurrection aurait pu amener le chaos et permis, au minimum, un partage forcé du pouvoir en faveur des commanditaires et autres politiciens sans assises.
3. Brandir le péril de génocide constitue l'ultime plan des tenants de la reconquête du pouvoir. En effet, les difficultés des rebellions à s'organiser, malgré des facilités et beaucoup de moyens mis à leur disposition, la cacophonie observée aujourd'hui au niveau de l'opposition radicale, incarnée par le CNARED ... tout cela n'incite pas à l’optimisme pour ceux qui s"attendaient à l'affrontement rapide du pouvoir en place au Burundi
Or, la seule idée que l'opposition radicale soit inspirée par KIGALI qui prône la déstabilisation de la région, est en soi un échec annoncé; qu'une rébellion soit organisée à partir de KIGALI est une stratégie grossière et inacceptable, sachant que les nombreuses exactions et massacres perpétrées par le régime de KIGALI à l'Est de la RDC fin des années 90, constitue aujourd'hui un casse tête pour la TPI. Ajouter à cela le fait que Bujumbura s'en tirent pas trop mal et que malgré encore quelques disparitions déplorables, la situation est entrain de se normaliser.
Le Comble serait qu'en désespoir de cause, ce génocide soit finalement déclenché par ceux qui comptent en bénéficier. Selon certaines sources fiables, l'armée burundaise a dû, à un certain moment, assurer une protection spéciale du camp de RUHORORO pour empêcher une attaque destinée à décimer les tutsis peuplant ce camp et à faire porter le chapeau aux Imbonerakure et donc au gouvernement du Burundi.
Par ailleurs, le scénario de 1993 au Burundi , de 1994 au Rwanda où l’État a été décapité, laissant libre cours au chaos, est à craindre dans les conditions actuelles. Voilà précisément ce que Mr Jacques BIGIRIMANA a voulu prévenir et qui a été sciemment mal interprété par ceux qui nous préparent probablement un sale coup.
Anatole BACANAMWO
La politique burundaise, chasse gardée des partis ou des coeurs avisés ?
LA POLITIQUE BURUNDAISE,
CHASSE GARDÉE DES PARTIS OU DES CŒURS AVISES ???
Réponse à une question d’un ami :
« Salut monsieur Francis, j’ai suivi avec plaisir votre émission sur la VOA et je garde des questions. Vous affirmez que vous êtes un homme social politique, mais que vous n’êtes pas fan de parti politique. Un indépendant peut être? J’espère que je ne me trompe pas sur ce que j’ai entendu. Peut-on faire la politique sans parti ? Y a-t-il un inconvénient à faire un parti? Quel enseignement voulez vous donner ? »
Merci cher ami pour ton intérêt à savoir ce qui se passe au Mouvement Orange. En effet nous sommes des hommes et femmes sociaux politiques. Nous causons ce qui se passe dans notre société et essayons d’y apporter des solutions. Et peu importe notre appartenance au groupe (parti, association, église, fonction, …), cette responsabilité incombe à tous les burundais.
Nous ne pensons pas qu’il y ait un inconvénient à faire un parti politique, seulement nous scrutons une habitude partisane que nous voudrions décourager parce qu’elle est source de malheur. Voyons-y clair !
Le Burundi compte à ce jour 44 partis politiques. Si vous écoutez ceux qui les dirigent vous n’en saurez jamais la différence. Soit ils sont au pouvoir soit à l’opposition, mais vous n’en saurez jamais le programme ou les nuances par rapport à tel ou tel autre sujet portant sur l’intérêt du peuple.
S’ils sont au pouvoir ils vous diront que tout va bien, s’ils sont à l’opposition naturellement tout ira mal. Même les questions techniques n’ont de réponses que selon le lieu où l’on se trouve. La sécurité, l’emploi, les salaires, la sécurité sociale, les soins de santé, la scolarisation, l’habitat, les prix des biens, … seront bien perçus pour certains et mal pour les autres. Même quand un seul membre change de parti, il voit tout de travers.
Ces partis politiques se concurrencent dans la population pour avoir des membres. Ce qui est une bonne chose, car il faudra participer à la lutte de pouvoir. Mais de quelle manière ?
On présente aux membres les couleurs du parti, les slogans, les chefs grâce à qui on aura la victoire prochaine, on fustige les ennemis à cause desquels on n’a pas eu ce qu’on voulait hier, on insiste sur les sanctions qu’aura un probable traitre, on crée un amour aveugle entre les membres et les chefs. Cet amour devient l’objectif ultime, et chaque membre adore son chef et non son pays sauf s’il les confond.
Les membres des différents partis deviennent automatiquement des ennemis, et pour l’amour du chef, ils sont prêts à tuer pour défendre leurs slogans. Pendant tout ce temps, cette population divisée en membres, n’a pas d’emploi, de nourriture, de soins, d’éducation, d’habitat, … et les chefs rivalisent pour leur offrir de la bière en guise de remerciement.
Malgré que certains soient suffisamment instruits, engagés au plus haut niveau dans des églises, possédant des richesses ou une puissance de position, … (donc pas seulement les non instruits et les pauvres) … cet instinct d’appartenance au parti politique a produit presque un lavage de cerveau, à tel point que les parentés, frères et sœurs, les vieux et les jeunes, les voisins et les collègues, … deviennent ennemis pour une petite distinction de parti. Ils ne discutent jamais sur leurs intérêts vitaux comme population, ils ne se posent jamais de question sur ce qu’un élu, peu importe son parti, pourra leur donner comme plu valu dans leur vie quotidienne, mais se lancent des injures juste pour un t-shirt et les slogans qui s’y trouvent.
La plupart des discussions dans nos débat entre nous les intellectuels, portent à cent pour cent sur cet amour de chef ou haine de chef, que sur ce que nous devenons chaque jour comme peuple, comme Nation qui doit se prendre en charge et offrir le meilleur à ses enfants. Alors sommes-nous sérieux ????
C’est pour cette raison que le Mouvement Orange s’est donné l’objectif de décourager cet appartenance, en incitant les burundais à savoir ce que font les partis politiques sans nécessairement prendre une carte de membre. De les écouter tous sans leur donner l’opportunité de dire que vous en êtes membres. De ne pas leur offrir un chèque en blanc que votre « vote » leur est garantie peu importe leur actions. Nous devons obliger les chefs de partis à cesser cet air de grandeur, de puissance à se vanter qu’ils ont la clé du succès puisqu’à aucune bêtise, nous ne pouvons les désavouer. La seule façon pour un chef de baisser la tête, étant qu’il ne soit plus sûr du soutient des membres tant qu’il n’aura rien fait pour leur épanouissement. Qu’ils soient au pouvoir ou à l’opposition, ces chefs jurent sur le nombre des cartes de membres distribués au lieu de jurer sur la pertinence des idées et des arguments qu’ils peuvent avancer sans honte. Illusion démocratique !!!
La force d’une démocratie ne réside pas en ce que le pouvoir soit bien établi, protégé et rassurant pour tous, MAIS en ce que le peuple ne puisse plus se laisser sombrer dans le chaos, lorsque pourrait surgir un pouvoir non conforme, faible ou dégradant.
Ainsi cher ami, notre enseignement se résume en ces mots. Les dix millions et plus de burundais tireront leur avenir meilleur dans une politique saine à base de programmes et non sur leur appartenance partisane. Nous devons hausser le niveau du débat public pour affronter nos problèmes sans nous détruire.
En formant le peuple contre une appartenance malheureuse aux partis politiques, pourrons prochainement donner naissance en ce peuple à des leaders qui formeront des partis à base de programmes et d’idéologies pouvant servir le développement national, sans quémander une allégeance populaire comme bouclier de survie économique. Le leadership recherché ici est porte-flambeau de solutions aux problèmes, et non des individus qui se cachent dans l’ignorance du peuple.
En attendant, le Mouvement Orange reste un courant de pensées pour offrir à la jeunesse, une nouvelle génération de leaders pouvant être constituée par des hommes et femmes politiques libres, indépendants, capables de faire renaitre dans ce pays, un sentiment d’amour pour la bonne politique, par un discours rassembleur constructeur de la Nation d’avenir pour tous. A bas la bassesse dans ce pays de nos ancêtres, que l’honneur et la dignité soient les références du bien être de tous.
Merci à toi pour ta question qui nous a permis d’être plus clairs.
Francis ROHERO
Les femmes réagissent face aux déclarations de BIGIRIMANA Jacques en rapport avec le plan d'assassinat du président burundais
Les femmes réagissent face aux déclarations de BIGIRIMANA Jacques en rapport avec le plan d'assassinat du président burundais
Enquête de l’APRODH sur la composition et le fonctionnement du SNR
ENQUETE DE L’APRODH SUR LA COMPOSITION, LES ABUS ,LES RESPONSABILITES, IMPUNITE AU SERVICE NATIONAL DE RENSEIGNEMENT DU BURUNDI/ORGANE CITE DANS LES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS.
(Pour le lecteur de ce document H signifie Hutu et T signifie Tutsi)
A.COMPOSITION
I. Cabinet
1. Administrateur Général : NTAKARUTIMANA Etienne( H )
2. Administrateur Général –Adjoint : NDIMUNKWENGE Joseph( T )
3. Chef de Cabinet : MBONIMPA Maurice H )
4. Conseiller Juridique : KANTANTA Jérôme : (H)
5. Conseiller stratégique : NDAYISHIMIYE Donatien :(H )
6. Conseiller Politique : NISHIREKO Cassien :(T)
7. Conseiller sécurité : NSHIMIRIMANA Dieudonné(T)
8. Conseiller sécurité :NDAYIZEYE Sylvestre :(H)
5 Hutu et 3 Tutsi
II. Départements
1.Directeur du département de renseignement intérieur :NDAYIZIGA Emmanuel(H)
2.Directeur du département de renseignement extérieur :Amb.BANERWANUBUSA Amuri Léandre(H)
3.Directeur du département de renseignement économique :NDAYIZIGA Alain(T)
4.Directeur du département de la presse et des technologies de la communication :Amb.NTACONABAGIZE Salvator(H)
5.Directeur du département de l’administration et gestion :NGENDANGANYA (H)
4 Hutu et un Tutsi
III. Services
Pour le département de renseignement intérieur
1.Chef de service sécurité intérieur :NDAYIKENGURUKIYE Alexis alias NKOROKA(H)
2.Chef de service socio-professionnel :NGOMIRAKIZA Blaise(H)
3.Dix-huit chefs de renseignement provinciaux (Tous des Hutu)
Les chefs de secteur c à d les responsables du SNR dans les communes sont dans les mêmes propositions pour ce qui est de la représentation ethnique mais nous n’avons pas tous les noms pour le moment.
N.B C’est le département de renseignement intérieur qui est responsable des arrestations, enlèvements , des tortures ,des exécutions extrajudiciaires , bref tous les maux.
Pour le département des renseignements extérieur
1. Chef de service anti-terrorisme : KWIZERA Alfred(T)
2. Chef de service extérieur : Sophonie (H)
3. Chef de service contre-espionnage : Muvyuko Innocent(T)
Pour le département de renseignement économique
1.Chef de service commercial :BAHIMABARE Marie Rose(H)
2.Chef de service finances :NSHINGUJE Fidèle(H)
Pour le département de la presse et des technologies de communication
1.Chef de service communication :SEBUHINJA Jean Népomuscène(T)
2.Chef de service archives et production :RUMBETE Isaac(H)
Pour le département de l’administration et gestion
1.Chef du personnel :NIZIGIYIMANA Anne Marie(H)
2.Chef de service comptabilité :NKURUNZIZA Francine(H)
3.Chef de service traitement :Chantal(Femme du chef d’Etat –Major Armés)(H)
4.Chef de service logistique :NDAYIZIGIYE Cassien(H)
LE SERVICE NATIONAL DE RENSEIGNEMENT DU BURUNDI (SNR) : VITRINE DE LA CRIMINALISATION DE TOUT L’APPAREIL ETATIQUE
B.BREVE DESCRIPTION DU SERVICE DEPUIS L’ANNEE 2006 ,ABUS ,RESPONSABLITES ET IMPUNITE.
Le Service National de Renseignement Burundais (SNR), tout comme les autres corps de défense et de sécurité du Burundi (Police et Armée), est l’émanation de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation du Burundi du 28 août 2000. Il a été créé par la loi organique du 02 mars 2006 en remplacement de la Documentation Nationale du Burundi.
Le SNR a été créé au moment où le parti CNDD-FDD venait de remporter majoritairement les élections générales de 2005 et cela n’a pas manqué d’influer négativement sur l’image et la vision de ce service initialement recherchées par les négociateurs de l’Accord d’Arusha.
Très vite, le SNR glisse dans des pratiques non démocratiques, certains de ses agents se distinguent par des actes de tortures, cruels, inhumains et dégradants. Ils opèrent dans l’impunité totale garantie par l’autorité de ce service et bénéficient même des gratifications. Le SNR s’implique activement dans la structuration, l’armement, l’entraînement et la radicalisation de la milice IMBONERAKURE.
1. Création du SNR et sa rapide déviation vers les pratiques non démocratiques
Le SNR a été créé par la loi organique du 02 mars 2006 et a été confié au Général-Major Adolphe NSHIMIRIMANA, personnalité qui deviendra vite élément clé dans le système CNDD-FDD et qui marquera grandement l’image de ce service en étant toujours au centre des dérives et violations dont a été responsable ce service.
a. L’année 2006, début des dérives criminelles du SNR et sacre de l’impunité
L’année 2006, aura été marquée par l’arrestation de certains dignitaires du gouvernement de transition notamment le Président Domitien NDAYIZEYE, son ancien premier Vice-Président Alphonse Marie KADEGE et cinq autres personnalités de l’opposition. Le SNR a été au centre de la fabrication de ce mythe de complot et la majorité de ces personnalités a été incarcérée dans les cachots du Service National de Renseignement avant d’être transférée à la prison centrale de Mpimba.
Tous ces locataires des geôles du SNR ont été soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants , et ont été sérieusement torturés, principalement Alphonse Marie KADEGE, par un groupe d’agents du SNR choisi pour cette fin, dont le plus redoutable fut feu NSABIMANA Jean Bosco alias MAREGAREGE, qui en a même inventé une expression d’exploits en la sale besogne: « GUKUBITA KADEGE IZO KWANURA IBIRAGO », qu’on pourrait traduire : « battre KADEGE les mêmes bâtons que ceux qui rendent souples et utilisables les nouvelles nattes. »
Malgré les dénonciations des medias privés burundais, principalement la Radio Publique Africaine (RPA) et certaines organisations de la société civile, les tortionnaires de KADEGE et consorts ont continué à se la couler douce et se sont même passés comme de petits « héros » parmi le personnel du SNR. Ils ont même bénéficié de certains avantages de la part de l’autorité du SNR, comme des véhicules de déplacement, des missions de service… . Même Jean Bosco NSABIMANA qui avait écopé d’une sanction de six mois sans percevoir ses indemnités et primes a continué à les percevoir régulièrement et l’a lui-même déclaré lors de son témoignage de son vivant. C’était l’hypocrisie, tactique de gouvernance chère au système CNDD-FDD, pour calmer l’opinion en simulant une sanction alors que la réalité est tout autre.
La non dénonciation de façon prononcée de ces dérives tortionnaires du SNR surtout par les politiques de toutes tendances, l’impunité dont ont bénéficié les dirigeants du SNR et les brebis égarées de ce service, ont sonné comme un gage, un chèque en blanc pour le SNR de glisser dans l’arbitraire et d’implémenter malheureusement une image d’un service criminel qui aura atteint son paroxysme dans la répression des manifestants anti 3ème mandat de Pierre NKURUNZIZA.
Entre juin et août 2006, 31 civils ressortissants de la province de Muyinga, membres du PALIPEHUTU-FNL, ont été arrêtés par l’Officier de Renseignement SURWAVUBA Dominique, alors chef de renseignement provincial de Muyinga, en complicité avec les fonctionnaires de l’administration locale. Plusieurs de ces civils seront retrouvés assassinés et jetés dans la rivière Ruvubu par certains militaires du camp Mukoni sous les ordres du colonel BANGIRINAMA Vital, alors commandant du 4ème région militaire. Incarcéré par la justice à la suite des pressions qui fusaient de partout, SURWAVUBA Dominique sera vite libéré, pour être nommé chef de renseignement provincial de Kirundo. Pendant son incarcération, il continuera à percevoir son salaire et toutes ses indemnités. C’est une stratégie qui a toujours été utilisée par les dirigeants du SNR à l’égard de ses criminels qu’il était obligé de livrer à la Justice pour tromper et calmer l’opinion. Certains criminels responsables des assassinats de Muyinga ont été libérés et gratifiés par le pouvoir via le SNR. Ainsi par exemple, le commandant MANIRAMBONA Eliezer, qui avait écopé d’une peine de prison à vie, a été recruté par le SNR et occupe le poste de Chef de Renseignement provincial à Rumonge. Il a même effectué une mission de maintien de la paix en Somalie au sein de l’AMISOM parmi l’équipe du SNR. La stratégie utilisée pour libérer de tels criminels consiste à les faire profiter des grâces présidentielles et cela se passe sans aucun bruit. Qu’est-ce qui empêcherait à de tels agents de récidiver lorsqu’ils savent bien qu’après leurs forfaits, ils vont être gratifiés. De tels cas deviennent comme des virus contaminants pour certains autres agents qui étaient normalement de bonne probité et mais qui n’hésitent malheureusement pas à développent une tendance à exceller eux-aussi dans les violations.
b. Démobilisés du CNDD-FDD, véritables agents de confiance et de mission du SNR.
Après la gestion catastrophique du mythe de complot de 2006, et l’impunité qui s’en suit, le Général-Major Adolphe NSHIMIRIMANA en sort renforcer plus que jamais. Il apparaît comme le véritable bouclier du pouvoir CNDD-FDD, il est adulé et craint par les anciens combattants de ce mouvement et son autorité reconnue par tous les hauts gradés issus de ce parti. Il devient l’un des maîtres à penser du système CNDD-FDD.
Il va vite construire sa puissance autour des démobilisés de guerre de ce mouvement, véritable pépinière de la milice IMBONERAKURE. L’action du SNR va principalement être axée sur ces agents non officiels. A défaut d’être tous recrutés comme agents officiels du SNR, ce service distribue à certains démobilisés un document officiel signé par le général Adolphe NSHIMIRIMANA, qui leur conférait des pouvoirs exorbitants, illégaux et un gage pour commettre tous les forfaits.
Ce document, intitulé « A QUI DE DROIT » est ainsi libéré : « le porteur a été chargé par le Service National de Renseignement d’identifier et de faire procéder à l’arrestation des criminels FNL-PALIPEHUTU et d’autres malfaiteurs qui perturbent la sécurité du pays sur toute l’étendue de la République du Burundi. Les services de sécurité militaire et de police nationale sont priés de lui prêter assistance ».
A la fin de chaque mois, ces démobilisés s’attroupaient devant les bureaux du SNR sis à l’avenue Ngozi, Rohero II pour percevoir « leurs salaires » qui était de 48000 francs burundais. Ces démobilisés se servaient de ce document.
L’autorité du SNR venait de créer un service secret double, illégal, sans aucun compte à rendre, eu égard à la loi, mais dont les actes criminels entachaient gravement son image et celle des institutions du pays. C’est dans ce contexte que le SNR s’est souvent servi de ces démobilisés comme des hommes d’action pour accomplir ses actes louches.
En effet, durant la période 2006-2007, l’opinion garde en mémoire les violations graves de droits de l’homme auxquelles se sont tristement illustrées ces démobilisés encadrés par les dirigeants du SNR, en commettant des massacres et des exécutions extrajudiciaires contre les combattants du mouvement FNL-PALIPEHUTU.
Les médias et les organisations de la société civile n’ont pas cessé de dénoncer les abus multiples commis par ces démobilisés au service du SNR envers la population. Finalement, face à cette pression, l’autorité du SNR a été contrainte de retirer ces « A QUI DE DROIT » à ces derniers, surtout après les réunions que le Président Pierre NKURUNZIZA a eues avec les autorités et les cadres de ce service.
Cependant, les autorités du SNR ne vont pas cesser de travailler avec ces démobilisés, ils vont seulement changer de tactique. En effet, avec cette expérience et fort de l’impunité dont ils ont continué à jouir, les premiers jalons de la milice IMBONERAKURE qui allait prendre la relève, venaient d’être posés. Et les vrais commandants des IMBONERAKURE étaient en même temps les cadres du SNR (Jean Petit NDUWIMANA, cadre du SNR et en même temps président de la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD jusqu’en 2007, Jean Bosco NSABIMANA alias MEREGOS, Jean Claude SINDAYIGAYA alias CUMA ou BEZA et NIYONZIMA Mathias alias KAZUNGU).
c. SNR, épicentre de prise des grandes décisions du cercle des généraux issus du CNDD-FDD
Durant le premier mandant du CNDD-FDD, le Général-Major Adolphe NSHIMIRIMANA s’est tellement renforcé de manière que le SNR soit devenu l’épicentre pensant pour toutes les grandes décisions du pouvoir. Il avait constitué autour de lui un groupe de généraux qui se rencontrait régulièrement au SNR ; et le personnel de ce service était habitué qu’à l’issue de ces rencontres, il s’en suivait des grandes décisions politiques (nominations à des postes de responsabilités, remerciements, positionnement par rapport à une question d’envergure…).
Des hautes personnalités civiles du régime comme les ministres, les directeurs généraux, les dirigeants du parti au pouvoir, venaient le plus souvent faire allégeance à MUREMURE, surnom donné au général Adolphe. Une chose est sûre, en analysant ces cadres de rencontres de ce petit cercle de généraux issus du CNDD-FDD et qui se tenaient le plus souvent au SNR, il est apparu clairement dans la gouvernance politique du Burundi, que le militaire avait pris le dessus sur le civil. Par exemple, deux jours avant son élection pour diriger le parti CNDD-FDD, le président actuel de ce parti honorable Nyabenda Pascal, alors chef de file du groupe parlementaire de ce parti est venu au SNR pour rencontrer le général Adolphe NSHIMIRIMANA.
2. Action salvatrice des Nations Unies pour rendre le SNR respectueux de l’état de droit
Dans le cadre du fonds fiduciaire pour le Burundi, les Nations-Unies ont initié de (2008 à 2010) des projets d’appui au SNR pour l’aider à être professionnel et respectueux des droits de l’homme. Tous les cadres et agents ont bénéficié des formations notamment en matière de droits de l’homme, d’éthique et déontologie professionnelle.
Cela a eu comme résultats la baisse des cas de torture, des traitements inhumains, cruels et ou dégradants et des arrestations arbitraires. Cela a été aussi renforcé par les visites régulières des cachots du SNR faites par les organisations comme notamment le CICR, les Nations-Unies et l’APRODH. Cependant, il a été constaté que ceux qui devaient bénéficier en premier lieu de ce genre de formations à savoir le commandement du SNR, ont continué à raisonner et agir dans le sens des violations et de l’impunité. Ce qui a replongé les prestations du SNR à la case départ.
Qui plus est, les choses n’ont pas également bougé au niveau du contrôle de l’action du SNR par le parlement via la commission paix et sécurité. Ce qui avait d’ailleurs été recommandé avec insistance par les conclusions des travaux initiés par les experts du projet des Nations-Unies et auxquels avaient pris part certains députés de cette commission.
Ce qui est encore inquiétant, c’est que le SNR est resté presqu’en dehors du contrôle judiciaire par le Ministère Public. Très rarement, on a vu les magistrats du Ministère Public venir effectuer des inspections dans les cachots du SNR. Ce qui donnait libre cours à ces agents de ce service à perpétrer dans l’arbitraire et dans les violations.
3. Le SNR, au centre des violations des droits de l’homme commis durant le 2ème mandat de NKURUNZIZA
Après les élections de 2010, fort de la légitimité du pouvoir du CNDD-FDD lui conférée par sa victoire et la reconnaissance de celle-ci par la communauté internationale malgré la contestation de l’opposition, le SNR va en profiter pour affaiblir davantage les partis de l’opposition, en éliminant leurs militants surtout ceux des partis FNL et MSD. Pour y arriver, il va former, encadrer et équiper la milice IMBONERAKURE.
Approvisionnement en armes :
Durant la période 2006-2007, le SNR a réceptionné plusieurs colis qui ont été déchargés la nuit par les agents de sécurité et les policiers assurant la sécurité de ce service. Les informations qui ont discrètement filtré au sein du service disaient que ces colis contenaient des armes, fusils, pistolets en provenance de la Chine. Pendant cette période, ce service a procédé à la construction d’une maison dans sa parcelle située à Buterere. C’est cette maison, gérée dans la discrétion totale, qui va servir de local logistique pour conserver ces acquisitions d’armes. Elle était souvent gardée par des policiers en tenues civiles, aidés par des IMBONERAKURE bien choisis.
Mise en place d’une équipe logistique d’agents du SNR pour l’appui des IMBONERAKURE:
Les choses se sont clarifiées entre 2010-2012, quand l’agent du SNR, l’Officier de Renseignement NIYONZIMA Mathias connu sous le sobriquet de KAZUNGU est apparu comme le véritable commandant et logisticien des IMBONERAKURE désigné par le général Adolphe NSHIMIRIMANA.
En effet, KAZUNGU avec son équipe, effectuait souvent la navette SNR-Est de la RDC. KAZUNGU était devenu une personnalité redoutée et crainte au sein du SNR et la logistique qui était à sa disposition (camionnette toujours neuve, quota de carburant illimité…) ne laissait aucun doute que sa mission soit d’une importance cruciale pour les autorités du SNR. Malgré cela, KAZUNGU n’a jamais occupé une fonction officielle qui pouvait lui conférer tous ces avantages. Dans sa mission, KAZUNGU n’a pas agi en solo, il a bénéficié de la complicité des autorités de la FDN principalement les commandants de la 1ère région militaire respectivement les Colonels KABISA et NGENDABANKA Marius qui venaient régulièrement au SNR rendre compte au général Adolphe NSHIMIRIMANA. On se souviendra d’ailleurs que lorsqu’en 2013, un officier du grade de major chargé du renseignement à la 3ème région militaire a été tué dans l’Est de la RD-CONGO, une rumeur a circulé au SNR comme quoi KAZUNGU aurait aussi péri avec ce dernier.
Il n’était secret pour personne au SNR que le service était impliqué au premier plan dans la formation des IMBONERAKURE en RD-CONGO depuis 2012, sur ce que la RPA et l’APRODH dénonceront comme « affaire KILIBA-ONDES ».
Il n’est pas étonnant que cette période soit marquée par des affaires d’assassinats qui laissent facilement découvrir le cerveau et la main du SNR, notamment plan SAFISHA en 2011 où plus de 200 personnes membres des partis de l’opposition ont été tuées, affaire GATUMBA en septembre 2011, où 40 civils ont péri dans une attaque perpétrée par des hommes en armes en tenues militaires et policières, affaire KILIBA-ONDES entre 2012-2014 et l’assassinat de trois sœurs italiennes du couvent de la paroisse catholique Guido Maria Conforti de KAMENGE en date du 07 septembre 2014, où le présumé assassin du nom de KIRAGA Juvent, agent du SNR a été gratifié en bénéficiant d’une mission en Somalie dans l’AMISOM, juste après avoir accompli son ignoble mission. Au moment où l’équipe du SNR avec qui il devait partir ensemble était dans une situation confuse, lui a été le premier élément du SNR à s’envoler en Somalie laissant ses collègues derrière dans la même situation.
De même, il était devenu normal que des IMBONERAKURE soient eux aussi envoyés en mission de service à l’étranger pour le compte du SNR et en qualité d’agents officiels de ce service.
A l’approche de la fin du 2ème mandat de NKURUNZIZA, le général Adolphe NSHIMIRIMANA avait pratiquement fini de créer une milice bien entraînée, prête à éliminer toute personne gênante pour la pérennité de leur système.
Rueur d’espoir qui s’estompe rapidement :
Lorsque vers la fin de l’année 2014, le président NKURUNZIZA procède à la nomination de nouveaux dirigeants du SNR, un ouf de soulagement avait envahi le personnel de ce service qui avait cru à la fin du règne des violations de droits de l’homme et de l’impunité. Tout le monde avait cru au fait que l’image du SNR tant ternie allait être positivement changée. Hélas, la joie et l’espoir s’estompent fin janvier 2015 au moment où le nouveau patron de ce service fut remercié pour avoir osé conseiller à travers une note de renseignement le président NKURUNZIZA à ne pas briguer un 3ème mandat.
4. La criminalisation du SNR
Après avoir remercié du revers de la main le Général NIYOMBARE Godefroid pour lui avoir fourni un document qui montrait les problèmes qui surgiraient si Nkurunziza se présentait au troisième mandat , le Président NKURUNZIZA Pierre plaça à la tête et à des postes clés du SNR des fidèles à lui prêts à tout faire pour l’accompagner en force à briguer le 3ème mandat. Le général de brigade NTAKIRUTIMANA Etienne fut nommé Administrateur Général, le Commissaire de Police Principal MBONIMPA Maurice son chef de cabinet et le Commissaire de Police GAHUNGU Bertin directeur du renseignement intérieur.
Ce sont ces fidèles du Président NKURUNZIZA qui vont officiellement et complètement transformer le SNR en un service criminel qui ne respecte plus aucune norme de procédure judiciaire, se fiche de la dignité humaine, de l’intégrité physique des gens et sans crainte d’aucune violation. Que fut leur stratégie dans cette action de soutenir le 3ème mandat de NKURUNZIZA par le fer et la lance, dans le sang ? Le général NTAKIRUTIMANA Etienne procède d’abord au choix des hommes convaincus à accomplir cette mission. Ensuite, il met à l’écart tous les éléments gênants surtout de l’ethnie tutsi. Enfin, il met à la disposition de ses gangs des moyens d’actions et garantit à jamais leur impunité.
Ethnisation du SNR :
La stratégie d’ethnisation de la crise due au 3ème mandat a été testée au SNR peu avant le début des manifestations. En effet, sur 18 provinces de renseignement que compte le SNR, 17 étaient dirigés par des hutu. Les manifestations ont débuté au moment où il y avait un seul tutsi comme chef de renseignement provincial à MWARO, en la personne de feu NTWARAMIHETO Calixte. Il sera vite limogé par le commissaire Bertin GAHUNGU qui l’accusait de soutenir les manifestants et de contribuer à envoyer des jeunes tutsi au Rwanda pour la rébellion. Les responsables de renseignement dans les différentes communes du pays sont appelés des Chefs de secteurs. Le SNR en compte plusieurs dizaines d’agents éparpillés dans certaines communes du pays. Parmi ces agents, tous sont à presque cent pour cent de la même ethnie hutu. Et les agents qui sont nommés à ces postes sont ceux qui sont très gagnés à la mission de l’autorité du SNR de commettre toutes les violations dans l’impunité totale. Malgré ces dérives ethnicistes des autorités du SNR, l’Accord d’Arusha, la Constitution et surtout l’Accord Technique des Forces que le CNDD-FDD brandit chaque fois, garantissent les équilibres ethniques dans les trois corps de défense et de sécurité (la FDN, la PNB et le SNR). On s’en passe des déséquilibres observés dans les autres postes de commandement du SNR (exemple : sur cinq directions que compte le SNR, un seul directeur est de l’ethnie tutsi, soit une représentation de 20% et la probité de ces tutsi choisie pour la cause est une autre question).
Qui sont ces agents du SNR qui ont infligés et qui continuent à infliger une cruauté sans nom à la population burundaise ?
Nous ne pouvons pas prétendre en établir toute la liste car il y a des agents de sécurité, des policiers de rang qui sont de simples exécutants et dont l’identité demanderait un effort de plus pour l’établir ; mais les responsables à tous les niveaux sont facilement identifiables. Car en effet, toute action de renseignement est généralement commandée même si les initiatives ne manquent pas.
1. Général-Major NTAKIRUTIMANA Etienne alias Steve: issu de l’ex-mouvement rebelle FDD, devenu parti CNDD-FDD et natif de la province de Cibitoke, promu récemment au grade de général-major, il vient d’être gratifié par le Président NKURUNZIZA pour ses actions dans les répressions aveugles et sanguinaires des anti 3ème mandat de NKURUNZIZA Pierre. C’est lui le cerveau et le commanditaire de tous les crimes et violations qui sont commis par les agents du SNR, car en effet, le SNR étant un service très centralisé, les initiatives individuelles sont très rares. Depuis sa nomination à la tête du SNR au début de l’année 2015, il a ethnisé ce service en démobilisant presque tous les tutsi (pas de travail ou de mission pratiquement pour eux) et en s’entourant des agents hutu très acquis au 3ème mandat de NKURUNZIZA. Avec cette stratégie, les crimes sont commis dans le strict secret pour ces agents bien choisis. Depuis le début des manifestations, certains militaires bérets verts de sa garde personnelle ont activement participé aux séances de torture et de cruauté de tous genres infligés aux manifestants arrêtés et incarcérés dans les cachots du SNR. Ces traitements inhumains étaient organisés généralement la nuit. Les personnes qui étaient désignées pour être assassinées étaient également sorties la nuit sur son l’accord.
2. Le Commissaire de Police Principal (CPP) MBONIMPA Maurice : chef de cabinet au SNR, issu de l’ex-mouvement rebelle FDD, il est natif de la province de Bujumbura. Il est dauphin du Ministre de la sécurité publique BUNYONI Alain Guillaume. Il coordonne et assure quotidiennement toute la logistique aux actions des escadrons de la mort du SNR. Il rend compte à tout moment à l’Administrateur Général du SNR.
3. OPC1 GAHUNGU Bertin (officier de police chef de 1ème classe) : ex-rebelle des FDD, originaire de Ngozi, il a été directeur du renseignement intérieur au SNR depuis février à novembre 2015. Il a été au centre de la répression infligée aux manifestants anti 3ème mandat. Il planifie et coordonne directement toutes les actions des équipes criminelles du SNR. Il connaît en détails toute action qui doit être menée, par qui et avec quels moyens. Il a été au centre des actions de la fermeture de la RPA et de la destruction des médias privés accusés d’être proche de l’opposition, après l’échec de la tentative de coup d’Etat du 13 mai 2015. Il a lui-même participé à l’enlèvement au centre-ville de Bujumbura, à la torture et à l’assassinat de feu NTIBURUMUSI Dieudonné, agent de l’Atelier des Œuvres Universitaires (ATROU), le 11 août 2015, dont le corps a été retrouvé à Kirekura à une vingtaine de kilomètres de la ville de Bujumbura.
Après la tentative d’assassinat du président de l’APRODH Pierre Claver MBONIMPA, il est tombé en disgrâce et a été affecté à la police au commissariat formation. L’exécutant de cette ignoble mission, Family NGENDAKURIYO qui l’a raté a été éliminé physiquement à Kinama par les hommes de Bertin GAHUNGU.
4. OPC2 NDAYIZIGA Emmanuel (officier de police chef de 2ème classe) : natif de la province de Kayanza issu des FDD, il a été nommé directeur du renseignement intérieur en novembre 2015 en remplacement de GAHUNGU Bertin tombé en disgrâce. C’est lui qui va organiser et coordonner les agents du SNR impliqués dans la répression du 11-12 décembre 2015, après l’attaque de certains camps militaires de la ville de Bujumbura. En complicité avec OPC2 NDAYIKENGURUKIYE Alexis alias NKOROKA et OR2 NGOMIRAKIZA Blaise, ils ont enlevé de son bureau le 02 mai 2016, leur collègue NIYONDAVYI Savin, Officier de Renseignement du SNR, l’ont tué et enterré dans un endroit jusqu’ici resté secret. Il est le commanditaire de l’attaque perpétrée par certains agents du SNR en complicité avec certains éléments de la garde de feu lieutenant-colonel Darius IKURAKURE contre le domicile du cadre du SNR l’OPP1 NDABIGEZE Donatien, attaque qui a emporté la vie de son épouse et son beau-frère, en blessant celui-ci grièvement.
5. OPC2 NDAYIKENGURUKIYE Alexis alias NKOROKA (officier de police chef de 2ème classe) : originaire de la province Ngozi, cet ex-combattant FDD est à la tête d’un groupe de tueurs du SNR. C’est un officier de la police nationale en position de détachement dans ce service. Il occupe les fonctions de chef de service sécurité intérieure. C’est un garçon à tuer du général NTAKIRUTIMANA Etienne, à la gâchette très facile. Il est gestionnaire quotidien des cachots du SNR. C’est lui qui supervise et participe en même temps à toutes les barbaries infligées aux locataires de ces cachots. Il est toujours impliqué à toutes les violations commises par le SNR. Toutes les exécutions extrajudiciaires perpétrées contre les manifestants sortis des cachots du SNR ont été conduites par NKOROKA. Il a dirigé l’équipe des agents du SNR et des Imbonerakure qui ont participé à la destruction des radios privées accusées d’être de mèche avec les putschistes en date du 14 mai 2015. Il aurait été parmi les coordinateurs de l’exécution de la famille du journaliste NKEZABAHIZI Christophe de la RTNB à Ngagara en date du 13 octobre 2015. Il a enlevé du service, exécuté et enterré dans un endroit inconnu l’Officier de Renseignement du SNR NAHINDAVYI Savin entre début et fin mai 2016.
6. OPP1 MPITABAKANA Wellars (officier de police principal de 1ère classe) : ex-FDD, c’est un officier de police en détachement au SNR. Il est le chef de renseignement en Mairie de Bujumbura. C’est lui qui dirige sur terrain les équipes de tueurs du SNR qui opèrent dans la ville de Bujumbura. Il travaille toujours de concert avec NKOROKA et KAZUNGU. Ils sont à trois les véritables commandants des équipes des tueurs du SNR.
7. ORPC2 NIYONZIMA Joseph alias KAZUNGU (officier de renseignement principal chef de 2ème classe) : Natif de la Marie de Bujumbura à Kinama, contrairement à ce que d’aucuns pensent, il n’est pas policier. C’est un démobilisé des FDD qui a intégré le SNR en 2005. Il a évolué dans le mouvement FNL-PALIPEHUTU avant qu’il ne rejoigne les FDD, recruté par feu Adolphe NSHIMIRIMANA. Garçon de course, de coups bas et « excellent » tueur au service du général Adolphe NSHIMIRIMANA, il a toujours été craint au SNR à cause de ses accointances avec ce dernier. Il est impliqué dans tous les crimes commis par le SNR. Il a été le chef direct des IMBONERAKURE formés en RD-CONGO à Kiliba-Ondes. Il sait bien où ces derniers sont disséminés partout dans le pays. Il était avec Bertin GAHUNGU lors de l’enlèvement de feu NTIBURUMUSI Dieudonné le 11 août 2015 au centre-ville de Bujumbura dans le bar dénommé chez Kayuku. Il serait aussi impliqué dans l’assassinat de la famille du journaliste de la RTNB NKEZABAHIZI Christophe, le 13 octobre 2015 à Ngagara.
8. OPP1 MIBURO Venant (officier de police principal de 1ère classe) : Originaire de la province Ngozi, cet ex-FDD est un officier de police en détachement au SNR. Il est responsable provincial de renseignement dans la province de Ngozi. Très discret et calme, il a montré sa cruauté lors de la chasse des membres de l’opposition surtout les MSD et FNL organisée après les élections de 2010. Il a lui aussi participé dans les opérations de Kiliba-Ondes et était souvent à la tête des agents du SNR et des Imbonerakure qui allaient souvent chasser les éléments du FNL dans l’Est de la RD-CONGO. Il est à la tête des criminels publics de la province de Ngozi et est impliqué dans toutes les violations et crimes commis dans cette province notamment l’enlèvement, l’assassinat et l’enterrement dans un lieu inconnu de l’officier de la police des frontières dans la région nord ,NIHORIMBERE Cyprien .
9. ORPC2 BAPFUMUKEKO Samuel Destino (officier de renseignement principal chef de 2ème classe): Natif de la province de Cibitoke, c’est un démobilisé des ex-FDD qui a été intégré au SNR en 2005. Il est responsable provincial de renseignement dans la province de Makamba. Il s’est distingué dans les violations infligées aux jeunes tutsi des communes de Kibago et Mabanda, accusés d’être opposés au 3ème mandat de Nkurunziza. Il a torturé et rançonné certains commerçants de Makamba. En complicité avec le commissaire provincial de police à Makamba, ils ont arrêté deux brigadiers de police retrouvés plus tard tués au nord du pays. Il est responsable de la disparition d’un rwandais, retiré par lui-même dans les cachots de la police.
10. ORP2 HATUNGIMANA Péniel (officier de renseignement principal de 2ème classe) : Recruté au SNR en 2005 comme officier de renseignement, il n’est issu d’aucun des anciens mouvements armés. Il est responsable provincial de renseignement dans la province de Muyinga. Il est directement impliqué dans presque tous les cas de violations commis dans cette province.
11. ORP2 NZISABIRA Wilson (officier de renseignement principal de 2ème classe) : Natif de la province Bururi, il a été engagé au SNR en 2005 dans la catégorie des officiers de renseignement. Avant d’être récemment muté à Bururi comme chef de renseignement dans cette province, il était depuis le début des manifestations anti 3ème mandat de NKURUNZIZA, chef de la cellule des OPJ du SNR. Il est au courant de toutes les violations qui ont été infligées aux détenus des cachots de ce service (scènes de torture, traitement cruels, inhumains et ou dégradants, enlèvements et exécutions extrajudiciaires) et les différents auteurs de ces violations. En effet, certains OPJ sous sa responsabilité participaient également dans ces violations.
12. AP3 NDAYIZIGA Alain (administrateur principal de 3ème classe) : natif de la commune de Matana de la province Bururi et fidèle du parti UPRONA de madame Concilie NIBIGIRA, il a été nommé directeur du renseignement économique en 2015. En violation de la loi, il a battu campagne électorale de ce parti et c’est sur son véhicule de service qu’étaient montés les appareils de sonorisation. Il s’est fait parler de lui dans les récentes arrestations arbitraires perpétrées dans sa commune natale contre les jeunes accusés d’avoir participé dans les manifestations anti 3ème mandat. Il est le seul tutsi de ce service cité dans les violations commises par les agents du SNR.
La liste n’est pas exhaustive, mais avec ces différents responsables ci-haut nommés qui donnent des ordres, commandent et participent avec les différentes équipes des bourreaux exécutant du SNR, il est facile d’identifier chaque auteur de violations et les crimes dont il est présumés auteur.
Comment s’opèrent les violations dans les cachots du SNR ?
Les manifestations contre le 3ème mandat de NKURUNZIZA ont débuté au moment où le SNR était au point d’achever les constructions de nouveaux cachots dans ses locaux de l’avenue Ngozi à Rohero II. Ce sont ces derniers où ont été détenus les premiers manifestants appréhendés surtout après le saccage des cachots de la police du Bureau Spécial de Recherche BSR par les manifestants le jour de la tentative de coup d’Etat le 13 mai 2015. Les détenus pouvaient atteindre une centaine, les uns entassés sur les autres.
Normalement, chaque personne arrêtée par le SNR doit être identifiée et inscrite dans le registre des détenus. Cependant, à partir du début des manifestations le 26 avril 2015, les choses ont changé. Les personnes appréhendées étaient regroupées en deux catégories. La première catégorie est inscrite dans les registres des détenus. La deuxième catégorie n’est pas inscrite nulle part. Les personnes qui sont dans la première catégorie doivent in fine soit être transférées devant le Ministère Public, soit relâchées. Mais chaque personne doit subir une correction (torture même si les degrés diffèrent selon les cas). Les rares visites des organisations qui ont eu lieu pendant cette période chaude, comme celles du CICR, se faisaient uniquement sur cette première catégorie inscrite dans les registres des détenus.
Concernant la deuxième catégorie, il n’y a pas de traces de leur incarcération au SNR puisqu’ils ne sont inscrits nulle part. Ce sont principalement les jeunes majoritairement de l’ethnie tutsi provenant des quartiers contestataires comme Musaga, Ngagara, Cibitoke, Mutakura et Nyakabiga ainsi que les personnes identifiées comme membres du parti MSD ou coalition AMIZERO Y’ABARUNDI. Pour ces détenus, il y a des cachots cachés qui sont présentés comme étant des bureaux car localisés dans la partie-bureaux où ils sont incarcérés pour les soustraire de tout contrôle. Ces détenus subissent toutes sortes de tortures, de traitements inhumains, cruels et ou dégradants par des équipes de tortionnaires et tueurs bien constituées. A la fin, certains de ces détenus vont être exécutés dans la discrétion totale, sans aucune trace et les plus chanceux seront présentés plus tard devant le Ministère Public avec des avœux arrachés après d’atroces tortures.
Les cachots du SNR sont quotidiennement gérés par le chef de service sécurité intérieur l’OPC2 NDAYIKENGURUKIYE Alexis alias NKOROKA. Il rend compte directement au Directeur du département de renseignement intérieur, actuellement OPC2 NDAYIZIGA Emmanuel et au Cabinet de l’Administrateur Général du SNR.
C’est NDAYIKENGURUKIYE Alexis qui place les détenus dans les deux catégories ci-haut mentionnées. C’est après la rentrée du personnel administratif du SNR fixée à 15 heures 30 minutes que les équipes des tortionnaires commencent leur sale boulot et intensifient leurs actions surtout durant la nuit. La sortie des détenus à exécuter s’opère pendant la nuit.
Les équipes des tortionnaires et assassins sont constituées de deux catégories d’agents du SNR. La première catégorie est faite des policiers qui assurent la sécurité du SNR. Ils proviennent de l’API. Ils sont bien choisis pour accomplir correctement la mission. Ils opèrent à la fois dans l’arrestation des gens que dans les séances de torture. La deuxième catégorie est constituée d’agents engagés au SNR comme « agents de sécurité ». Ce sont tous des ex-FDD démobilisés, des IMBONERAKURE engagés qui ne cachent pas leur appartenance au parti CNDD-FDD. Ils sont tous de la même ethnie hutu. Les militaires du BSPI affectés à la garde du général NTAKIRUTIMANA Etienne participent quelques fois à la torture des détenus. La plupart d’actes de torture est supervisée soit par le chef de service sécurité intérieur, le chef de renseignement en Marie de Bujumbura ou les OPJ en charge des dossiers des détenus. Il arrive que le général NTAKIRUTIMANA et le Commissaire NDAYIZIGA supervisent en personnes les séances de tortures.
Ce qui est très inquiétant, ce que ces criminels publics se bousculent pour arrêter et torturer les gens. En effet, il est devenu une habitude que lors de son arrestation, toute personne appréhendée est dépouillée de ses biens par ces derniers (argent, téléphones portables, laps top, bijoux, montres,….). Même ceux qui sont relâchés ne peuvent plus avoir droit à leurs biens saisis.
Qui plus est, ces tortionnaires vont souvent dans les cachots menacer les détenus en leur exigeant de l’argent. Les familles qui désirent voir les leurs sont aussi rançonnées par ces bourreaux. Donc, ils s’enrichissent au dos et malheurs des détenus et leurs familles sous la couverture de l’autorité. Et c’est normal que dans cette situation, ces cas de violations graves ont tendance à s’amplifier.
Garanti d’impunité du SNR aux criminels responsables des violations graves :
Fidèle à sa stratégie de garantir l’impunité aux auteurs des violations graves des droits humains, le SNR vient de procéder à des mutations de plusieurs de ses tueurs pour les mettre à l’abri, loin des lieux où ils ont commis des crimes. Ces mutations ont concerné certains criminels publics prestant dans certaines provinces et communes du pays. Le SNR a également changé tous les Officiers de Police Judiciaire affectés dans la cellule des OPJ qui se sont distingués aussi par plusieurs violations durant plus d’une année depuis le début des manifestations anti 3ème mandat de NKURUNZIZA.
Somme toute, le SNR s’est toujours caractérisé par plusieurs actes de violations graves des droits humains au Burundi. Certains ont fait l’objet de dénonciation par les organisations nationales et internationales de défense de droits humains et les médias privés burundais. Malheureusement, très rarement on a observé des actions allant dans le sens de punir administrativement et de traduire les auteurs devant la Justice. Au contraire, les auteurs ont été chaque fois gratifiés, ce qui a renforcé le sentiment moins professionnel chez certains agents du SNR.
Depuis le début des manifestations contre le 3ème mandat de NKURUNZIZA, les violations commises par le SNR ont atteint le paroxysme sous les ordres et ou la couverture des dirigeants de ce service. Le SNR est devenu comme une vitrine qui étale toute l’image de la criminalisation de tout l’appareil étatique où certains agents du SNR, policiers, militaires, Imbonerakure, agents de l’administration locale commettent les violations les plus atroces et graves dans l’impunité totale garanti par le pouvoir.
Face à ces violations, la stratégie de communication reste la même pour tous les organes étatiques, de la base au sommet. Protéger en tous temps les présumés criminels en niant les faits, en intimidant, en diabolisant ou même en éliminant les dénonciateurs. Le principe étant de laisser les gens accuser jusqu’à se fatiguer.
L’ENQUETE CONTINUE
Fait à Bruxelles le 25/08/2016
Pour APRODH,
Pierre Claver MBONIMPA
lundi 29 août 2016
Que les tutsi aillent de l'avant pour dénoncer le génocide en cours dixit CIRAMUNDA Richard sur VOA
S'exprimant sur le radio VOA dans l'emission "MURISANZE" de ce 29 aout 2016 au micro de NKUNDIKIJE Frederick, le directeur de la radio BUJUMBURA Internationale n'y va pas par quatre chemins:
"Que les TUTSI aillent de l'avant pour dénoncer le génocide"
Cliquez sur le lien ci dessous pour suivre l’intégralité de l’émission ... Émission "MURIZANZE" de VOA avec CIRAMUNDA Richard.
En ce qui concerne les hutus qui parlent du génocide des tutsi en cours or que parmi ces derniers il y a des hutu qui sont accusés d'avoir organisé le génocide de tutsi du Burundi entre 1993 et 1998, Monsieur CIRAMUNDA Richard dit ceci:
" Si jamais, à titre d'exemple, Adolphe HITLER revenait sur terre pour prévenir un génocide des juifs qui est en cours quelque part, qui prendrai au sérieux cet homme, quel crédibilité aurait ce discours ... ? " .
NGENDAKUMANA Landry,
Webmaster en chef du site www.bujumbura.be
La pénurie des devises et le coup monté de Bunyoni
Le Burundi se trouve dans une phase difficile politiquement et cela entraîne l'économie. Les conséquences économiques sont analysées comme étant l'émanation directe de ce conflit actuel et aussi de l'arrêt de plusieurs financements. C'est un raisonnement simpliste car le système tient toujours et il apparaît de plus en plus que, sans l'embargo, le système Nkurunziza tiendra économiquement. Nous menons une analyse purement économique et non sentimentale. Des fois, la vérité mérite d'être dite. Nkurunziza a su d'adapter et aussi il acquiert progressivement des ressources lui permettant de tenir, si et seulement si, la situation sécuritaire reste en l'état actuel.
Le coup de force de Bunyoni à la BRB pour étrangler l'économie
Bunyoni est l'homme le plus craint et le plus haï au Burundi au même pied que Nkurunziza. Bunyoni est froid. Il ne s'intéresse pas à la politique. Il ne cherche pas à être aimé. C'est l'homme le plus haï des policiers. Bunyoni est un homme pressé, pressé vers l'argent, l'argent illimité, infini. Il peut écraser tout le monde pour l'argent.
La dernière trouvaille de Bunyoni pour s'enrichir est la spéculation sur le marché de change des dollars. Il y a très peu de marchés publics pour détourner. De ce fait, la chèvre cherche où elle peut brouter.
Le commissaire Bunyoni a contacté le gouverneur de la BRB, Ciza, pour qu'il arrête de donner des devises aux importateurs de carburant et de remettre ces devises à Bunyoni en personne. Ciza n'a pas voulu s'exécuter. Les menaces de Bunyoni ont suffi pour que Ciza donne les devises de la BRB à Bunyoni. Silence radio chez Bunyoni! Il a attendu que le marché des devises soit asséché pour que les importateurs de devises se pointent au marché noir pour acheter des dollars. Ils ont été en concurrence avec les autres importateurs, les Burundais qui voyagent et tous ceux qui ont besoin des dollars. Le cours des dollars est passé de 1 800 frs bu le dollar à 2 500 frs bu, voir 2 600 frs bu. C'est à ce moment que Bunyoni a vendu les dollars de la BRB réalisant ainsi une grande plus value. Tous ceux qui ont acheté les devises au prix fort ont enrichi Bunyoni.
La montée en flèche des devises a créé la panique à Bujumbura chez les importateurs. Le même Bunyoni a envoyé la police arrêter les vendeurs de devises (Abavunjayi) mais après avoir écoulé ses devises. Le pompier pyromane. Bunyoni a alors inventé une histoire des tutsi qui spéculent sur l'économie et a tenté de virer tous les bavunjayi afin de reprendre ce commerce en monopole. Bingo, Bunyoni n'a pas de chance. Les patrons de ces bavunjayi commissionnaires sont des grands militants du CNDD-FDD qui ont des entrées chez Nkurunziza. Ces bavunjayi ont repris le travail. Bunyoni a gagné le jackpot du mois et non le monopole des années.
Bunyoni a compris qu'il est fortement concurrencé dans son statut de favori et continue à amasser des richesses. Nkurunziza ne peut pas s'en prendre à Bunyoni car Bunyoni ne pourra pas épargner Nkurunziza s'il avait l'occasion. Nkurunziza le sait et le laisse faire. Nous y reviendrons sur la vraie raison de l'assassinat de Hafsa Mossi.
Le coup de force de Bunyoni à la BRB pour étrangler l'économie
Bunyoni est l'homme le plus craint et le plus haï au Burundi au même pied que Nkurunziza. Bunyoni est froid. Il ne s'intéresse pas à la politique. Il ne cherche pas à être aimé. C'est l'homme le plus haï des policiers. Bunyoni est un homme pressé, pressé vers l'argent, l'argent illimité, infini. Il peut écraser tout le monde pour l'argent.
La dernière trouvaille de Bunyoni pour s'enrichir est la spéculation sur le marché de change des dollars. Il y a très peu de marchés publics pour détourner. De ce fait, la chèvre cherche où elle peut brouter.
Le commissaire Bunyoni a contacté le gouverneur de la BRB, Ciza, pour qu'il arrête de donner des devises aux importateurs de carburant et de remettre ces devises à Bunyoni en personne. Ciza n'a pas voulu s'exécuter. Les menaces de Bunyoni ont suffi pour que Ciza donne les devises de la BRB à Bunyoni. Silence radio chez Bunyoni! Il a attendu que le marché des devises soit asséché pour que les importateurs de devises se pointent au marché noir pour acheter des dollars. Ils ont été en concurrence avec les autres importateurs, les Burundais qui voyagent et tous ceux qui ont besoin des dollars. Le cours des dollars est passé de 1 800 frs bu le dollar à 2 500 frs bu, voir 2 600 frs bu. C'est à ce moment que Bunyoni a vendu les dollars de la BRB réalisant ainsi une grande plus value. Tous ceux qui ont acheté les devises au prix fort ont enrichi Bunyoni.
La montée en flèche des devises a créé la panique à Bujumbura chez les importateurs. Le même Bunyoni a envoyé la police arrêter les vendeurs de devises (Abavunjayi) mais après avoir écoulé ses devises. Le pompier pyromane. Bunyoni a alors inventé une histoire des tutsi qui spéculent sur l'économie et a tenté de virer tous les bavunjayi afin de reprendre ce commerce en monopole. Bingo, Bunyoni n'a pas de chance. Les patrons de ces bavunjayi commissionnaires sont des grands militants du CNDD-FDD qui ont des entrées chez Nkurunziza. Ces bavunjayi ont repris le travail. Bunyoni a gagné le jackpot du mois et non le monopole des années.
Bunyoni a compris qu'il est fortement concurrencé dans son statut de favori et continue à amasser des richesses. Nkurunziza ne peut pas s'en prendre à Bunyoni car Bunyoni ne pourra pas épargner Nkurunziza s'il avait l'occasion. Nkurunziza le sait et le laisse faire. Nous y reviendrons sur la vraie raison de l'assassinat de Hafsa Mossi.
Par Gratien Rukindikiza, Burundi news, le 28/08/2016
Francine Niyonsaba ou la médaille de rédemption
Rendez-vous aux J.O. de Tokyo !
Rappelons nous, c'est non loin du célèbre statue de Rio, au stade mythique de Maracana que notre compatriote Francine Niyonsaba est entrée dans le gotha des médailles olympiques Africaines; l'unique médaille au compte de toute l' Afrique Centrale, plaçant le Burundi au 6ème rangs des pays Africains. Non, le Burundi n' est pas le pays le plus pauvre du monde. C' est un pays d' avenir car il a sa jeunesse, un vivier de talent et dans tous les domaines !
Au Burundi, cette médaille suscite bien entendu la joie et l' émotion d'un titre partagé. Il faut en effet passer par des difficultés dans la vie pour ressentir avec toute son âme ce moment de gloire et de rédemption. Un règlement controversé relatif à l' hyper-androgénie (taux de testostérone anormalement élevé dans le sang) faillit briser la carrière de toutes les trois filles médaillées du 800 m féminin. C'est dire que cette médaille couronne une prestation courageuse d'une sportive à l' abnégation jamais démentie. Ce succès lui revient en premier lieu mais il appartient aussi à cette jeunesse burundaise à qui il a donné espoir et fierté. Et la médaille en soi constitue tout un symbole. Un symbole de l'unité puisqu'elle est soutenue par toute une jeunesse, en lui donnant une confiance en soi.
Francine la médaillée de Rio, Vénuste le médaillé d'Atlanta: La même école !
Francine la médaillée de Rio et Vénuste le médaillé d'Atlanta sont d'une même école, détectés par nos professeurs de sport au Burundi lauréats de l'IEPS (Institut d' Éducation Physique et Sports).
Tout comme Vénuste aux Olympiades d'Atlanta (USA) lorsqu' il partit très tôt laissant sut place le fameux kenyan Bitok et le célèbre marocain Boulami; Francine tentant une échappée foudroyante à la quelle ne put résister que l’usinable Sudafricaine Semenya, la championne du monde. La kenyane Nyambui la chouchou des médias africains prit la troisième place. La 4ème place privative de médaille rêvent à la canadienne Melissa inconsolable après la course.
Il faut dire que cette tactique était bien mûrie car Francine s'était ménagée en série en terminant deuxième derrière la canadienne Melissa, 4ème en finale. Et si Francine, médaillée d'or au championnat du monde en salle aux Portland (USA) un mois auparavant fut ravie de cette médaille d'argent olympique, son objectif était plutôt l' or a- t elle précisé. Bien qu'elle soit dans des bonnes mains avec le sponsor de NIKE sous les auspices de Vénuste consultant de NIKE en Italie, l'action de l'Etat Burundais s'impose également. Ainsi l' État aura des dividendes à juste titre aux Olympiques de Tokyo !
Louis Ruzoviyo
Le non-dit du coup d’Etat inventé de 2006, son rapport avec la crise actuelle et la cruauté du régime de Nkurunziza
« Toutes les vraies victimes de ce pouvoir criminel devraient s’unir
pour lutter contre ce fléau national qu’est Nkurunziza et son groupe de
génocidaires. Ceux qui demandent les négociations avec Nkurunziza ne
sont pas préoccupés par le génocide en cours au Burundi malgré les
évidences qui font peur aux Bureau de Prévention du crime de Génocide
aux Nations Unies. »
Dix ans déjà, jour après jour, qu’un fait important se passa au
Burundi, qui expliquera l’arrogance du CNDD FDD, le parti qui fait la
pluie et le bon temps au dans ce petit pays de l’Afrique de l’Est.
Le premier Août 2006, les Burundais apprirent pas la voix des ondes et autres media qu’il y’aurait eu un coup d’Etat. Par après, des sources du gouvernement dirent que ce n’était qu’en coup d’Etat en préparation et que les services de sécurité avaient pu déjouer le coup et arrêter les concepteurs. Parmi les noms citées figuraient ceux de Ndayizeye Domitien-ancien Président de la République du Burundi, Marie Alphonse Kadege -ancien Vice-président, Deogratias Niyonzima- Président de la SOJEDEM et professeur d’université et colonel Ndarisigaranye Damien -alias Guérilleros. A voir la liste des accusés, on note qu’il y avait un seul Hutu et 4 Tutsis.
Apres une semaine des séances de tortures et d’humiliations, ils
finiront par la prison centrale de Mpimba où ils passeront six mois,
accusés d’une histoire inventée par le CNDD FDD de Radjabu Hussein et
Nkurunziza Pierre. Grâce à la pression internationale et la société
civile Burundaise, la parodie judiciaire s’est soldée par la
reconnaissance de Nkurunziza qu’ils étaient totalement innocents. Le
régime du CNDD FDD a été obligé de les libérer pour manque de preuves.
Mais pourquoi ce coup d’Etat inventé ? Pourquoi le choix des victimes et surtout le grand nombre des Tutsis parmi elles ?
Pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce coup d’Etat
monté, et surtout son rapport avec la crise actuelle, votre rédaction a
rencontré l’une des victimes de ce régime criminel de Bujumbura.
Burundidailey.net (BD) : Monsieur Deogratias Niyonzima, Bonjour !
Deogratias Niyonzima (DN) : Bonjour.
BD : Merci de nous accorder cette interview. Pour commencer, qui est Mr Niyonzima ? Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
DN : Je m’appelle Déogatias NIYONZIMA, né à Buhiga dans la Province de Karuzi. Je suis Burundais, du groupe Hima, du clan des Basambo et j’aime bien mon cher pays, le Burundi. J’ai d’abord évolué dans l’Ordre des Pères Dominicains. J’ai fait mes études universitaires d’abord au Grand Séminaire de Bujumbura (Philosophie). Après une année à Ibadan au Nigéria, je suis allé étudier à l’Université Catholique de Kinshasa où j’ai eu mon diplôme de License en Théologie. Ensuite je suis allé faire une Maîtrise à Abidjan en Côte d’Ivoire. Par après, j’ai fait une formation en Radio-Journalisme à Kaduna, au Nigeria, avant de rentrer au Burundi en 1992, en pleine effervescence des théories politiques venues de La Baule. Je suis victime d’un Génocide perpétré au Burundi contre les Batutsi au cours duquel j’ai perdu neuf dixièmes de ma famille.
BD : Etes-vous toujours un Frère Dominicain ?
DN : Non car après cette expérience ignoble de perdre presque toute ma famille dans l’une des grandes violations des droits de l’homme qui puisse exister, ma vie de Frère Dominicain a dû s’arrêter pour laisser la place à la lutte active pour la protection des droits de l’homme. Comme c’est une longue histoire et que ce n’est pas le sujet de l’interview, je vous dirais seulement qu’avec un groupe d’amis, j’ai participé à la création d’une Association dénommée « Solidarité Jeunesse pour la Défense des Droits des Minorités », SOJEDEM. Notre objectif était d’inspirer les politiciens pour qu’ils pensent à une constitution et un mode électoral visant à éradiquer à jamais le Génocide au Burundi. Malheureusement, le Président Pierre BUYOYA est venu détruire tous nos efforts. Parler des tenants et des aboutissants de la crise actuel au Burundi serait sujet d’une autre discussion. Maintenant parlons de ce fameux coup d’Etat de 2006 inventé par le CNDD FDD dans la fleur de son âge.
BD : Effectivement, parlons de ce coup d’Etat. Pourquoi devrions-nous croire que vous connaissez bien les tortures qu’ont enduré les victimes de ce coup d’Etat inventé par le CND-FDD en 2006? En êtes-vous une d’elles?
DN : Oui je suis un de ceux qui ont été arrêtés et torturés par les services des renseignements du pouvoir du CNDD FDD dirigés par Nkurunziza, accusés injustement d’avoir organisé un coup d’Etat.
BD : Relatez nous comment cela s’est passé. Où est-ce que vous étiez avant votre arrestation?
DN : Avant mon arrestation, je me préparais à commencer à enseigner dans une université privée de Bujumbura. Un petit matin, je fus appréhendé et mis au cachot de la Police Présidentielle appelée communément Documentation, pour y être torturé presque à mort.
BD : Pour quelles raisons le CNDD-FDD et son gouvernement vous ont-ils mis sur la liste des concepteurs de ce coup d’Etat aux côtés des gens comme l’ex Président Domitien et l’ex Vice-président Kadege?
DN :Les raisons pour lesquelles j’ai été victime aux côtés du Vice-Président Kadege et d’autres, sont en grande partie commandées par l’insatiable soif du pouvoir CNDD-FDD de Nkurunziza et la volonté de préparer l’exécution du génocide contre les Batutsi. Ici le lecteur doit comprendre que nous sommes en 2006, donc une année seulement après leur accession au pouvoir. La soif d’exterminer les Batutsi n’avait même pas été calmée par les délices du pouvoir. Le même esprit qui les animaient lorsqu’ ils tuaient les habitants de Teza, de Bugendana ou encore les séminaristes de Buta dominait leur pensées en 2006. Alors que le Président Ndayizeye, le seul accusé Hutu n’a pas été torturé à la documentation mais plutôt amené directement à Mpimba, seuls les Tutsis dont moi, Kadege et le colonel qu’on surnommait Guérilléros devaient vivre le calvaire. Donc j’ai été victime parce que je suis Tutsi et que dans le passé j’avais osé lever la voix pour défendre les droits des Tutsis que ce même CNDD-FDD voulait exterminer sous la bienveillance de Buyoya. Bref, être Tutsi était mon pêché.
J’aimerais donc ici dire en passant que bien que les plus naïfs des Burundais pensent que c’est maintenant que le CNDD FDD prépare un autre génocide au Burundi, la réalité est que nous sommes déjà à l’exécution de ce génocide. Ils le préparaient dès leur accession au pouvoir en 2005. L’invention du coup d’état en 2006 était pour mesurer la force qui reste des Tutsis. Le choix des victimes était clair : humilier et torturer des Tutsi connu du publique comme un Président d’une Organisation qui défend les droits des minorités et rescapé Tutsi de Karusi (qui était moi-même), Un Tutsi de Bururi qui fut Vice-président du pays et une des personnes influentes du Parti Uprona (Kadege), et un officier supérieur Tutsi de Bururi connu pour son habileté aux techniques militaires, d’où d’ailleurs vient son surnom (Guérilleros) plus connu du public que son propre nom. Le CNDD FDD de Radjabu Hussein et Pierre Nkurunziza voulait voir si il y’avait encore d’autres forces que détenaient les Batutsi du Burundi après un plan bien étudié de Buyoya et le CNDD FDD de détruire l’armée nationale en y intégrant des rebelles Hutus sans formations pour en finir définitivement avec la résistance des Tutsis. Voilà la raison pour laquelle le CNDD FDD et son gouvernement m’avait mis sur la liste des concepteurs du coup d’Etat qu’ils avaient eux-mêmes inventé. Le pauvre Président Ndayizeye n’y était donc impliqué que pour tromper l’opinion.
Pour que les moins informés pensent que l’affaire est purement politique ; qu’il y a des Hutus et des Tutsis parmi les accusés alors qu’en réalité, les Tutsis étaient torturés presque à mort pendant que le seul Hutu impliqué devait aller à la prison centrale loin des coups d’objets tranchants utilisés par les agents des services des renseignements pour nous torturer. Pour nous humilier jusqu’ au plus haut niveau, deux Tutsi nous interrogeaient sous la supervision des deux généraux (Adolphe Nshimirimana et Kiziba Léonidas) et la camera de Willy Nyamitwe.
BD : Parlez-nous plus de ces séances de tortures et les raisons qu’ils avançaient si cela ne vous dérange pas.
DN : J’ai été torturé de 15 heures à dix-huit heures. Les séances de tortures ne dépassaient pas cinq minutes et j’avais droit à un repos de cinq minutes. C’est pendant les soit disant moment de repos que les scribes m’interrogeaient et prenaient le procès-verbal de l’interrogatoire. Ils devaient arrêter de frapper toutes les cinq minutes parce que la violence des coups et les blessures que les objets utilisés pour me frapper causaient sur moi étaient telles que je pouvais mourir avant que je n’aie dit tout ce qu’ils voulaient que je dise. C’est seulement plus tard que j’ai su la raison pour laquelle ils ouvraient régulièrement un de mes yeux. Il parait que la prunelle des yeux indique bien, par sa dilatation, le degré de souffrance d’un torturé, qu’il peut encore résister ou s’il faut le laisser se reposer pour ne pas vite mourir. On me frappait avec toute une diversité d’instruments aux extrémités pointues et d’autre en forme de massue. ..
On me demandait de décrire des réunions auxquelles, semblait-il, je participais, dans des lieux que je n’ai jamais visités comme Rutovu, Ruyigi, Rumonge, des hôtels de Nairobi et d’Ouganda… Ils voulaient que je leur dise les objectifs d’un club appelé « Club de Kampala ». Ces réunions étaient, paraissait-il, dirigées par soit Domitien, soit Buyoya ou Nyangoma.
Ils voulaient ensuite que j’accuse un grand nombre de dignitaires Tutsi comme ayant participé à ces diverses réunions. Bien entendu, comme je ne savais rien de tout ce qu’ils me demandaient, je répondais que je ne comprenais rien de leurs questions. Aux environs de 18 heures, le Général ou Colonel (je n’ai jamais su quand il a été colonel ou général) KIZIBA, puisque c’est lui qui avait été désigné par son patron le Général Adolphe, de conduire la torture, me demanda de répondre par OUI aux questions qu’il allait me poser si je ne voulais pas mourir. Poussé par plus l’envie de voir qu’il pouvait arrêter de percer mon corps par d’ignobles objets pointus que par ma libération, je décidai de répondre par son OUI. Ainsi, il me demanda des questions concernant le coup d’Etat auxquelles je répondais comme il voulait. Heureux et gaillard d’avoir réussi à avoir les réponses programmées, il alluma une cigarette et il donna l’ordre de me trainer jusque dans une cellule de trois mètre sur trois. Dans cette cellule, il y avait une bonne quinzaine de prisonniers.
BD : Quelle sont les agents
du gouvernement qui étaient présents sur les lieux? Vous avez dit que Mr
Nyamitwe, le conseiller de communication actuel du président Nkurunziza
était là. Que faisait-il?
DN : En plus du Général Adolphe NSHIMIRIMANA (qui n’est resté que très peu de temps au début. Lui m’a conseillé de tout dire au Général Kiziba (si non, il m’avertit que j’allais souffrir), les agents étaient KIZIBA, deux scribes dont je n’ai plus en mémoire les noms, le surnommé Major Maregarege qui était très actif, environ six solides jeunes hommes armés d’instruments de torture et Willy NYAMITWE. Le rôle de ce dernier était de filmer et photographier. C’était pour la première fois que je voyais ce Nyamitwe et ce qu’il faisait lors de ma torture me rappelait les films que j’ai vus sur les orgies des sociétés primitives de la forêt Amazonienne. Willy Nyamitwe filmait, d’un peu plus loin parce que ceux qui frappaient étaient tellement violents qu’ils s’écorchaient les uns les autres, lui ne voulait pas attraper les mêmes coups que moi. C’est seulement pendant les cinq minutes de repos qu’il s’approchait de moi, et photographiait et filmait de prêt mon corps. J’étais particulièrement étonné du temps qu’il passait à filmer les mares de sang qui coulaient des membres de mon corps. Je me demandais pourquoi cet homme svelte semblait aimer filmer le sang. C’est seulement en prison, à Mpimba que je sus le nom du photographe, Monsieur Willy Nyamitwe.
BD : Nous avons vu des vidéos des tortures de Kadege. Cela n’arrive pas souvent que les bourreaux filment leurs victimes. Pouvons-nous croire en ces vidéos?
DN : La vidéo que vous avez vue sur la torture de Kadege est réelle. Et si vous vous en souvenez bien, vous voyez seulement Kadege souffrant. Vous ne le voyez pas entrain d’être frappé parce que Willy Nyamitwe avait un objectif précis quand il a vendu la vidéo. Nkurunziza voulait des preuves de torture et c’est son actuel conseiller en communication qui devait les lui amener. Seulement voilà, comme tous les bandits, quand il demanda à Nkurunziza de lui donner l’argent qu’il lui avait promis, il lui a été signifié qu’il n’aura rien. Ainsi, Nyamitwe commença doucement sa pression en publiant quelques passages doux de la torture, menaçant de publier les séances de tortures les plus macabres s’il ne rentrait pas dans ses droits. Donc, le peu de vidéo ou d’images de notre torture vendues ne sont que l’expression du mécontentement de Nyamitwe qui n’acceptait de ne pas être payé pour le rôle qu’il a joué pendant notre torture. A la fin, le caméraman Nyamitwe sera récompensé en liquide et en poste de travail. Tout le monde le voit savourer la puissance reçue grâce à sa dextérité dans la photographie du sang des suppliciés.
BD : Après la documentation, où est ce qu’on vous a amené? Avez-vous été emprisonné? Si oui, pendant combien de temps. Et comment avez-vous été relâché?
DN : Une semaine après la Documentation, on nous a acheminé à la Prison centrale de Mpimba où nous avons été incarcérés pendant presque six mois. Grâce à la pression internationale, la parodie judiciaire s’est soldée par la reconnaissance de Nkurunziza que nous étions totalement innocents. Ils ont dit qu’ils devaient nous libérer pour manque de preuves. Comme les généraux de la Documentation savaient que nous allions saisir les juridictions contre les tortures subies, après notre sortie de prison, nous et nos familles étions en danger de mort. Ainsi, nous avons pris le large, en allant nous constituer réfugiés au Kenya. Le HCR, après plus d’une année, a décidé de nous faire installer aux USA, Kadege et moi.
BD : Nous
sommes maintenant en 2016, tant de choses ont changés au sein du CNDD
FDD. Par exemple il y a des anciens dignitaires de ce parti politique
qui sont maintenant en exil comme vous. Certains comme Radjabu Hussein
se réclament opposants farouches du CNDD FDD de Nkurunziza. Il y a aussi
le General Niyombare qui était l’un des enfants chéri du pouvoir CNDD
FDD avant 2014. Les deux hommes veulent renverser le pouvoir de
Nkurunziza par force car disent-ils, c’est le seul langage que
Nkurunziza comprend. Te donnent-ils espoir ?
DN : Si vous vous rappelez bien, J’ai dit que le CNDD FDD était le laboratoire d’où venait cette idéologie du génocide. En 2006, Radjabu en était le président, et par conséquent le concepteur des plans que devait accomplir le président Nkurunziza. Le coup inventé n’aurait pas été possible si Radjabu s’y opposait. Comment aujourd’hui peut-il jouer d’innocent et nous dire qu’il a une bonne vision du pays ? Comme Radjabu était Président du CNDD-FDD à ce moment, il partage toutes les responsabilités avec Nkurunziza. Je me rappelle que pendant que nous étions en prison, le même Radjabu organisait des manifestations pendant lesquelles il chantait « Tsindagira Kadege ». Cela explique tout. Concernant Niyombare, je n’ai jamais entendu parler de Niyombare dans notre dossier. Ce que je sais c’est qu’avant de jouer « les opposants », il inventait des coups imaginaires et arrêtait des Batutsi sur la Plage du Lac Tanganyika.
BD : On dit que vous avez porté plainte et que vous avez gagné, relate nous de cela et où en êtes-vous avec les compensations?
DN : J’ai porté plainte à l’ONU et j’ai gagné le procès. Seulement, Nkurunziza se comporte toujours comme le commandant en chef des FDN et autres Imbonerakure. Vous vous souvenez qu’il a l’art d’ouvrir grandement les yeux en jouant soit l’étonné, soit l’ignorant alors qu’il est en réalité le maître de l’ouvrage en tout. Je ne sais pas si je serai compensé par le Gouvernement actuel.
BD : Pour conclure, que diriez-vous des gens qui pensent encore qu’on peut négocier une solution à la crise actuelle avec le CNDD-FDD
DN : Dès l’accession au pouvoir, le CNDD-FDD avait bien planifié son système de gouvernance qui était d’anéantir ou si possible éliminer les Tutsis et les Hutus qui n’étaient pas avec eux. Maintenant, à part le Mouvement Républicain pour la Renaissance Nationale (MORENA) qui crie haut et fort que le génocide est en court, tout le reste de la classe politique d’opposition a peur de le proclamer publiquement bien qu’ ils sachent bien que c’est la réalité. Toutes les vraies victimes de ce pouvoir criminel devraient s’unir pour lutter contre ce fléau national qu’est Nkurunziza et son groupe de génocidaires. Ceux qui demandent les négociations avec Nkurunziza ne sont pas préoccupés par le génocide en cours au Burundi malgré les évidences qui font peur aux Bureau de Prévention du crime de génocide aux Nations Unies.
BD : Monsieur Deogratias Niyonzima, Burundidaily Vous remercie !
DN : C’est moi qui vous remercie.
Burundi Daily,
29 août 2016
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