Le rendez-vous attendu d’Arusha a bien eu lieu ce matin du 21 mai
2016. Gouvernement, opposition, société civile, représentations
diplomatiques, presque tout le monde était présent. Pas de grandes
déclarations, mais des orientations générales du processus.
Fortement contesté par l’opposition radicale et la société civile proche du CNARED, le Secrétaire Général de l’EAC, le Burundais Libérat Mfumukeko a rappelé que « la solution à la crise burundaise appartient aux Burundais. »
Même son de cloche de la part du facilitateur, l’ex-numéro un tanzanien William B. Mkapa qui a indiqué que la facilitation œuvre « sous une initiative régionale pour une solution fraternelle entre Burundais. »
Pour cette reprise des pourparlers, il ne s’agit pas à proprement parler de dialogue. Mais plutôt de consultations entre la facilitation et différentes parties réparties en groupes. Cinq rencontres sont prévues:
- Groupe 1: gouvernement du Burundi
- Groupe 2: partis qui ont participé aux élections de 2015 et ceux qui les ont boycottées
- Groupe3: partis politiques agréés au Burundi
- Groupe 4: autres acteurs politiques importants {Nditije, les anciens présidents, les ambassadeurs Félix Ndayisenga et Julien Nahayo, etc}
- Groupe 5: organisations de la société civile agréées au Burundi, sauf une une agréée au Rwanda {MFFPS}
Domitien Ndayizeye et Ntibantunganya sont tous membres du CNARED, plus ou moins proches du Sahwanya Frodebu qui ne pèse plus lourd sur l’échiquier politique burundais. Mais ils sont surtout des candidats malheureux à l’élection présidentielle 2015.
Alors que l’ancien facilitateur Crispus Kiyonga avait très difficilement invité la CNDI à Entebbe, sous la pression du Secrétaire Général de l’EAC d’alors, la CNDI est cette fois-ci amplement représentée. 4 membres, dont son président, sont à Arusha.
Côté coulisses, différentes sources diplomatiques notent que des acteurs de la communauté internationale, en s’appuyant sur le CNARED et le FORSC, ont lancé des attaques contre Libérat Mfumukeko.
L’objectif de cette campagne de décrédibilisation du Secrétaire Général de l’EAC est de tenter de déplacer le dialogue de la Tanzanie pour qu’il soit piloté par d’autres acteurs.
Ainsi, des sources du bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies proposent qu’il y ait un Secrétariat conjoint ONU/UA/EAC pour piloter le dialogue. Une proposition soutenue par le lobby International Crisis Group. Elle viendrait noyer les efforts de stabilisation entrepris par les Chefs de l’État de l’EAC en privilégiant l’agenda de certains pays de l’Union Européenne {qui finance l’UA} voulant une transition politique au Burundi.
Ce dont ne veut pas la Tanzanie: « Avec l’approbation du gouvernement burundais, ce qui sera discuté à Arusha ne sera pas un changement de régime, ni un gouvernement de transition. Mais un partage du pouvoir, avec le but de créer une dynamique entre le processus intérieur et les forces qui se trouvent à l’étranger.
Nous cherchons un consensus qui relève de la responsabilité de l’East African Community. » Les mots sont clairs. Ils viennent du chef de la diplomatie tanzanienne, Dr Augustino Mahiga.
En attendant l’issue de cette bataille diplomatique, les émissaires des capitales occidentales se sont voulues optimistes. La Britannique Danae Dholakia a dit « accueillir les assurances du facilitateur qu’il travaillera dur pour engager tous les acteurs. » Même message de la diplomatie européenne: « L’inclusivité est nécessaire pour le succès du processus. Nous soutenons Mkapa. »
En fait, quand dans l’UE ou chez les USA, on parle d’inclusivité, cela veut dire une seule chose: inclure nominativement le CNARED comme acteur-clé du #BurundiDialogue. Tout le monde sait pourquoi.
21 mai 2016, http://www.ikiriho.org
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