dimanche 1 mai 2016

Burundi: report du dialogue entre le gouvernement et l’opposition à Arusha

Le dialogue entre le gouvernement burundais et l’opposition ne reprendra finalement pas ce lundi 2 mai à Arusha en Tanzanie. L’information a été confirmée par la médiation tanzanienne menée par l’ancien président Benjamin Mkapa sous l’égide du président ougandais Yoweri Museveni. Initié dans l’espoir de mettre fin à la violente crise politique déclenchée il y a un an par la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, ce dialogue reste bloqué depuis fin 2015.

Depuis la séance inaugurale le 28 décembre à Entebbe en Ouganda, le dialogue inter-burundais est au point mort. Il devait reprendre lundi à Arusha mais la date a été repoussée. La facilitation espère organiser une nouvelle rencontre à la fin du mois de mai. Explication officielle : « Toutes les consultations nécessaires » pour commencer le dialogue n’ont pas encore eu lieu. Mais on sait que les modalités de cette rencontre ne faisaient pas l’objet d’un consensus. Bujumbura refuse toujours de s’asseoir à la même table que le Cnared, la plateforme de l’opposition en exil, qu’elle accuse d’avoir participé à la tentative de putsch.

Vendredi matin, seuls cinq partis du Cnared avaient reçu leur invitation pour ce dialogue. La veille, le nouveau président, Jean Minani, avait écrit au facilitateur Benjamin Mkapa pour lui dire combien il était « absurde » à ses yeux d'organiser ce dialogue sans cette large coalition d'opposition qui se pose en « principal adversaire de Nkurunziza ». Il avait annoncé que ses membres ne viendraient pas à Arusha tant que le Cnared ne serait pas invité en son nom propre. La facilitation, comme l’Union européenne qui finance le dialogue, avait insisté pour que toutes les parties prenantes y participent.

Un report qui arrange tout le monde

Le Cnared a accueilli favorablement la nouvelle de ce report, espérant recevoir une invitation d’ici là. Du côté des autorités burundaises en revanche, personne n’a souhaité s’exprimer pour l’instant.

Mais cette décision répond aux vœux de Bujumbura. Mercredi, le gouvernement burundais avait exigé des consultations avec la médiation sur « les invités, les dates et le lieu » où devait se tenir cette session de relance, en menaçant de ne pas y participer. Il a obtenu gain de cause. Les pourparlers de paix ont été renvoyés à une date ultérieure, mais surtout, son ennemi juré, le Cnared, dont il ne veut pas entendre parler, n'a pas été convié cette fois.

Ce qui fait dire à un diplomate que la médiation « ne pouvait faire de meilleur choix », en expliquant que cette session n'avait pas été bien préparée. Et de détailler : toutes les parties concernées n'avaient pas encore reçu leurs invitations, l'Union africaine et l'ONU viennent à peine d'y être associées, la médiation venait tout juste de faire des requêtes pour le financement de la réunion et surtout, il y a la question de l'invitation du Cnared.

Plusieurs observateurs espèrent que la médiation mette ces trois semaines à profit afin d'organiser « un véritable dialogue de paix ». « C'est sa crédibilité qui est en jeu », assurent-ils.
 
 le 30-04-2016 à 15:16, http://www.rfi.fr/afrique

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Avis aux lecteurs,

Dans le soucis de préserver l'originalité des articles et le respect des auteurs ...
Dorénavant, ceux qui veulent faire des commentaires sur les articles sélectionnés par notre Webmaster sont priés de rédiger des articles et les envoyer via notre mail (bujanews@gmail.com) pour publication.
Fidèle à notre sens du partage de l'information, nous vous garantissons la publication de vos articles.

Merci de la bonne compréhension.

La Direction des Publications

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.