mardi 8 mars 2016

Burundi: à peine lancée, la CVR au centre de controverses

Au Burundi, alors que s’achève la visite des trois experts mandatés par les Nations unies pour enquêter sur les violations des droits de l’homme, les autorités ont décidé de se pencher sur l’histoire tourmentée du pays. Cette mission a été confiée aux onze membres de la Commission vérité et réconciliation (CVR) prévue dans l’accord d’Arusha, signé en 2000, mais qui vient juste de commencer ses travaux. A peine lancée, elle est déjà au centre de controverses. Ses détracteurs jugent peu opportun de se pencher sur les crimes passés alors que le pays connaît une grave politique et dénoncent une « diversion » organisée par le pouvoir. Quant aux prérogatives à la composition de la Commission, elles ne font pas non plus l’unanimité.

C’est d’abord l’absence d’un volet « justice » qui inquiète les détracteurs de la Commission.

Vital Nshimirimana, président du Forum pour le renforcement de la société civile au Burundi (FORSC), dénonce un organe « vidé de sa substance ».

« On a vu que la société civile a été ignorée tandis qu’on a préféré des religieux qui vont fonctionner selon une loi qui vise plutôt le pardon au lieu de la justice et la lutte contre l’impunité des crimes punis dans le passé », a-t-il constaté.

Il ne revient pas à la CVR « de juger » mais « d’établir la vérité », répond son président, Mgr Jean-Louis Nahimana.

« La Commission vérité et réconciliation, nous sommes d’abord un mécanisme non judiciaire pour, justement, essayer de faire la lumière sur ce passé et elle serait alors ce que j’appelle la justice de " plus jamais ça ". Seulement, on a fait le choix de séparer les deux mécanismes », a-t-il précisé.

C’est ensuite la composition de la CVR qui retient l’attention de Vital Nshimirimana. Il la juge trop proche du pouvoir et met en doute son impartialité.

« Parmi les onze commissariats, au moins trois – qui ont participé à des gouvernements – se sont accusés de différents crimes », a-t-il rappelé.

« On peut appartenir à un groupe politique, et cependant être honnête », rétorque le président de la Commission. Il invite ses détracteurs à ne pas juger son travail avant de l’avoir vu à l’œuvre.

Polémique également autour du calendrier de la CVR

Les onze membres de la Commission vérité et réconciliation doivent étudier les crimes commis au Burundi entre 1962 et 2008. Alors que le pays est actuellement plongé dans une grave crise politique, beaucoup s’interrogent sur l’opportunité d’une telle commission. Joint par RFI, Vital Nshimirimana dénonce une « diversion » organisée par le pouvoir.
Le moment du lancement des travaux de la Commission Vérité et Réconciliation est très mal choisi. Nous sommes dans un contexte d’insécurité généralisée. C’est une diversion intentionnelle et avérée. Vital Nshimirimana -07-03-2016 - Par Carol Valade

Du côté de la CVR, on assure avoir pris les dispositions pour que tous les Burundais, y compris les réfugiés ou ceux qui sont en exil, puissent contribuer à ces travaux sur l’histoire du pays. Selon Mgr Jean-Louis Nahimana, le moment est d’autant plus opportun que la crise actuelle trouve ses racines dans l’histoire récente du Burundi. En effet, c’est la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, contrairement à ce que prévoyait l’accord d’Arusha, qui a déclenché les premières manifestations au printemps 2015.

Selon moi, la crise que nous traversons, aujourd’hui, est une des conséquences de ce passé douloureux qui n’a pas été traité et qui a été mal géré. Mgr Jean-Louis Nahimana -07-03-2016 - Par Carol Valade


2 commentaires:

  1. Les crimes à élucider par la CVR s'arrêtent en 2008, quid des crimes de 2010 - 2015 - aujourd'hui et demain....?????
    Le Burundi a vraiment besoin des hommes/femmes qui doivent agir et gérer dès aujourd'hui avec lucidité tout ce bordel pour que les générations actuelles et futures vivent en paix et en harmonie toutes éthnies ensemble. Que toutes les histoires soient élucidées et que les coupables y répondent peu importe leurs éthnies, appartenances politiques, groupes sociaux..... On est fatigué que toujours des innocents répondent à la place des autres.
    Devraient s'en suivre ou même parallèlement, des structures de justice équitable, de bonne gouvernance et de rendre compte à la population par chaque autorité dès la collinaire jusqu'au Président

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    Réponses
    1. Pourquoi traiter les conséquences en lieu et place de la cause?
      De mon point de vue, nous sommes en droit de connaitre la vérité, mais le moment est mal choisi. Il faut d’abord des faits préalables suivants :
      1. Il faut reconnaitre les génocides qui ont eu lieu, et celui en cours pour mettre la lumière sur les cause et ses conséquences.
      2. Il faut que les Nations Unis reconnaissent et quelques puissances occidentales, se rendent compte que nous les Burundais, savons qu’ils soutiennent le génocide en cours contre les tutsis, et les hutus qui ne soutiennent pas ce projet macabre. Comment ?
      • Les éléments constitutifs pour définir le génocide sont réunis mais les nations unis n’osent pas et même font une diversion
      • Le génocide a été préparé a Kiriba Ondes par IMBONERAKURE et FDLR sous l’œil complice de la Monisco
      • La préparation du génocide a été dénoncée par plusieurs organisations de la société civile y compris un président du parti politique d’opposition. ONU n’a pas réagie
      • Les tueries massives dirigées contre une ethnie Tutsis sont en cours
      • L’ONU dépêche une enquête pour se rassurer que le génocide se commet correctement conformément aux attentes, au lieu de dépêcher une force de protection de civils menaces
      • ONU s’est portée garant des accords d’Arusha, qui combattaient le génocide, mais aujourd’hui parce que les victimes sont destinées à disparaitre sur terre, elle laisse faire.
      • Je peux énumérer beaucoup de faits avérer, vous les connaissez tous…..
      Président Buyoya
      1. Si réellement il n’est pas aussi complice, il doit se prononcer et dénoncer l’ONU, tous les pays et organisations signataires des accords d’Arusha, pour l’avoir trahi.
      2. Il doit demander pardon au peuple Burundais en General, et au Tutsi en particulier pour les avoir trahi naïvement en acceptant de livrer le pays au parti Génocidaire. S’il refuse, il portera la responsabilité devant l’histoire et nous les victimes le condamnerons un jour, car nous sommes sur de la victoire sur notre ennemis
      3. Il doit réapparaitre pour combattre ce génocide en cours.
      Au peuple Burundais en général et aux tutsis en particulier.
      1. Utinya ingwe, ntutinya iyakwinjiranye
      2. Se mobiliser pour la survie
      3. La victoire est proche, la guerre du génocide est toujours gagnée par les victimes.
      Au frondeurs du CNDD-FDD
      1. De dévoiler le plan de génocide parce qu’il été préparé quand vous étiez aux affaires.
      2. Vaut mieux tard que Jamais, dévoiler le sinon on comprendra que vous partagiez la vision mais que vous avez diverge sur comment faire ce génocide.
      3. Si vous ne le faites pas, vous serez condamnes par les victimes, car vous serez dénoncé par les NYMITWE, Gelase, Nyabenda et consors… et a ce moment, on ne vous croira pas.
      Aux exécutants :
      1. Refuser les ordres de cette clique, car la guerre est perdue d’avance. Nous savons que ca demande du courage, mais ca vaut la peine, sinon vous êtes maudis sur terre, vous allez errer sur terre, et cette dernière se sera pas légère a votre égard. Votre progéniture sera maudis aussi.
      A CVR
      1. Stopper immédiatement les activités, surtout que vous savez que même le pardon divin est accompagné par la restauration de la justice. Qui tue par l’épée, sera tue par l’épée. Il n’y a aucun motif de tuer, encore mois d’exterminer un groupe de gens.
      Russie et la Chine
      Le génocide a été préparé par quelques puissances occidentales en complicité avec l’ONU et quelques hommes du CNDD-FDD. Ne tombent pas dans le piège en posant votre veto, vous verrez que les occidentaux ne voteront jamais une force d’intervention.

      Merci de votre commentaire si possible, j’aimerai que ce message arrive a tout destinataire ci haut cite.

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