samedi 23 avril 2016

Les négociations entre le CNDD-FDD et le CNARED mettront définitivement en péril les tutsi (ITW avec Mè RUFYIKIRI Isidore)





Les négociations entre le CNDD-FDD et le CNARED mettront définitivement en péril les tutsi (ITW avec Mè RUFYIKIRI Isidore)


6 commentaires:

  1. Si l'on peut partager avec lui le constat quant à la gouvernance dans son ensemble, il n'en reste pas moins que sa vision des solutions soit pour le moins critiquable.
    On peut être tout à fait d'accord que faire des anciens présidents des sénateurs à vie est une aberration. Pourquoi sénateur? Est-ce pour leur assurer un revenu? La réponse est négative. Tous ceux qui ont quitté le pouvoir se sont suffisamment enrichis pour ne pas vraiment avoir besoin du salaire de sénateur. La réponse est ailleurs et M. Rufyikiri le relève à juste titre. Lorsque Buyoya a renversé Bagaza, il l'a accusé d'avoir trahi le Burundi. Que l'on sache, rien n'a été fait pour nous éclairer sur sa culpabilité. Dès lors, nous nous retrouvons devant deux situations:
    - soit, Buyoya avait tort et il devrait être sanctionné pour avoir, à travers son putsch, violé la constitution.
    - soit, Buyoya avait de juste motifs et Bagaza aurait dû être condamné. Or, il ne l'a pas été. C'est aussi le cas du renversement de Ntibantunganya. Comment se fait-il que ces personnages se retrouvent au Sénat alors que leur cas n'est pas encore clair?
    Pour le cas de Buyoya, contrairement à ce que dit M. Rufyikiri, il n'y a pas que les crimes de masse, il y a eu des assassinats. C'est d'ailleurs lui qui représente la famille du Colonel Pascal Ntako péri sous Buyoya. Des dossiers aussi lourd que ceux des crashs des hélicoptères (Ndakazi, Maregarege, Firmin Sinzoyiheba, et bien d'autres) auraient dû être rouverts mais ce travail ne pourra jamais être fait tant que le système sera encore celui que nous connaissons.
    Nkurunziza, condamné à mort (quoique cette peine a été abolie), n'aurait déjà pas dû être porté à la magistrature suprême. Le système en place fait encore qu'il ne s'inquiète pas par la suite.
    Nous avons vu Jacques Chirac condamné pour des emplois fictifs à la mairie de Paris après qu'il ait quitté le pouvoir. Au Burundi, la justice n'a rien à dire sur les anciens et présidents en exercice. C'est une aberration totale.
    On peut être d'accord avec M. Rufyikiri que les représentants du peuple ne le sont en réalité pas. Mais cela n'est pas nouveau. A l'époque de Bagaza, auprès de qui M. Rufyikiri a servi, les parlementaires faisaient campagne, certes, mais les têtes de listes étaient les dignitaires du régime (ministres, directeurs généraux) qui, au fait, quittaient le gouvernement pour aller tourner les pouces au parlement. Mais, ce qui était désolant, c'est que Bagaza avait le droit de compléter le nombre de parlementaires par une quinzaine sinon une vingtaine, ... choisis parmi ceux que les électeurs avaient disqualifiés!

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  2. Commentaire (suite)

    On peut très logiquement être en désaccord avec M. Rufyikiri lorsqu'il ramène la problématique de la gouvernance au clivage ethnique. Quoi qu'on en dise, il sera d'accord avec tous les observateurs avisés que le génocide de 1972 n'était pas dirigé vers les Tutsi, avec tout le respect et toute la sympathie que j'exprime aux familles qui ont perdu les leurs (quelle que soit leur groupe ethnique). On a vu les massacres qui ont eu lieu dans les campus durant la guerre de 1993-2005. On pourrait aussi opposer à sa réflexion le fait que les coups d’État étaient devenus une sorte de bras de fer entre les Tutsi, les privilégiés du système qui avaient cette chance d'être admis à l'ISCAM (au fais du contribuable, disons-le clairement, majoritairement hutu!). M. Rufyikiri n'ignore pas non plus que les "grandes" facultés de l'université du Burundi (dont celle de droit) étaient très majoritairement fréquentées par les Tutsi.
    Lier la question de gouvernance à la seule problématique ds équilibres ethnique me paraît trop simpliste. Je pourrais dire que c'est une variable intervenante et non une variable explicative.
    Ce qu'il faut pour le Burundi n'est, à mon avis, pas l'alternance à la tête du pays à la manière que suggère M. Rufyikiri. Peut-être aurais-je l'occasion de discuter avec lui (en passant par Ciramunda ou par d'autres canaux). Ce qu'il faut c'est un changement du système lui-même, une refonte radicale dont les contours seraient longs d'exposer ici. Cependant, toute solution qui passerait par une redéfinition des pouvoirs du Président de la république serait salutaire. Tout particulièrement, les prérogatives qu'il a pour faire la pluie et le beau temps sur les pouvoirs législatif et judiciaire. Je peux citer le cas de la grâce présidentielle. Comment expliquer que le président puisse avoir le pouvoir de libérer 3'000 prisonniers et définir lui-même les profils des candidats à la libération. Il y a plein de prisonniers aux USA, en Suisse, etc. mais les présidents ne peuvent pas passer outre les décisions de la justice. J'imagine le travail que demande l'instruction de 3000 dossiers et...les salaires que les contribuables paye les juges pour finir par voir les jugements cassés par l'exécutif.
    Le nombre de fois que la composition du gouvernement change et les bouleversements que cela entraîne dans les échelons inférieurs sont un élément à fort impact dans la gouvernance. Il suffit qu'un membre compétent du système n'exécute pas la volonté du chef (i.e le président) pour qu'un remplacement soit décrété. Je me souviens du limogeage de Busokoza, qui est assez pathétique. La nomination des personnalités influentes suit la même logique: l'intérêt d'un homme. Si le président burundais était un intellectuel, je dirais qu'il a lu Machiavel (surtout le Prince). Il n'y a pas un seul observateur de la vie politique burundaise qui ne s’interroge sur les critères qui justifient le choix de ses collaborateurs et les motivations sous-jacentes.

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  3. Commentaires (suite et fin)

    L'organisation générale des services publics est elle-même problématique. On pourrait dire que cela n'a rien à voir avec la question que soulève M. Rufyikiri. Ah que si! Les plus zélés dans l'exécution des plans macabres du despote de Bujumbura sont surtout ceux qui veulent se maintenir à leur poste. Prenons le cas des ministères: s'il y a quelque chose de budgétivore, c'est bien le fonctionnement ministères. Le président décide de leur nombre. Le Burundi en est même arrivé à en avoir un pour le Sida et un autre pour la santé publique! Une tradition dans nos pays! Ça rappelle l'époque où Bagaza créa ce qui était alors la direction générale de l'INCN dirigée par son ami Kabayanda: une direction générale qui ne dépendait d'aucun ministère (mais seulement de la présidence!). Ce ne sont pas juste les appellations mais bien le nombre qui inquiète. Un pays dont le budget dépend à plus de la moitié de l'aide qui se permet de créer une trentaine de ministères (et/ou équivalents) - le propre des pays pauvres (puisque les dirigeants veulent prioritairement servir leur clientèle). C'est quand même assez surprenant que le Conseil fédéral suisse (gouvernement) ne compte que 7 ministres et cela marche admirablement bien.
    Pour clore cette humble contribution, je suggèrerais à M. Rufyikiri de réfléchir sur une modification de la structure du pouvoir à travers la réduction des prérogatives du président (de la république). Inscrire dans la Constitution le nombre de ministères et...éventuellement leur dénomination (et leurs attributions).
    Une chose que j'appelle de mes vœux et qui serait salutaire mais qui relève davantage du rêve serait de copier le modèle du gouvernement suisse: un nombre relativement limité de ministres et une présidence tournante. Une fois que la formule est définie, les ministres deviennent tour à tour président de la confédération (suisse) pour un mandat d'une année non renouvelable mais pouvant redevenir président plus tard quand ça redevient son tour. Cette formule a l'avantage que le président ne peut pas limoger ses collègues d'une part et de l'autre, et c'est à mon avis le plus important, que le président n'est pas issu du parti majoritaire. Dans le cas du Burundi, il n'y aurait aucun problème qu'il soit hutu ou tutsi. Ce système aurait également l'avantage d'éloigner les risques de coup d’État.
    Peut-être mes idées inspireront-elles les négociateurs, tout particulièrement M. Rufyikiri qui me semble dans une dynamique de véritable changement.

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  4. Hakenewe abatutsi 15 OU 20 bavuga nka Rufyikiri boja hamwe kugira bahangane n'aba bicanyi bagomba guhonya ubwoko bw'abatutsi. Kandi barahari. Mushingantahe Rufyikiri ntituzi neza abanywanyi ba Morena. Niba muriko musenyera k'umugozi umwe, ni vyiza ni mukomere. Badakwiye naho rondera abatutsi babashingantahe, baruzuye mugabo baranyegeye bagufashe urugamba uvuga neza cane. Nayahandi abatutsi barahona. Nimurabe ibiroko birakorwa mu Mugamba. Kandi murwanire cane cane no kumenya igitigiri c'abatutsi bamaze kwicwa na Nkurunziza mubashire ahabona. Barica bagaca barusha abiciwe kuvugira hejuru no kubatamba kumivyimba. Kandi ntibashaka ko vyitwa genocide kuko barazi inkurikizi. Komera mu rugamba wr'iteka murimwo.

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  5. Dire qu'il n'y a pas de commentaire est totalement faux! J'ai envoyé des commentaires et vous les avez censurés. Ils étaient pourtant constructifs.

    C'est votre plateforme, j'en conviens mais la censure d'une tel commentaire est une entorse à l'éthique de la profession.

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  6. Je salue le courage et l'audace de me Rufyikiri Isidore, tu ose mettre à nu une triste vérité que les autres savent mais craignent de dévoiler. Le génocide a été belle et bien planifié et est déjà en cours (voir les fosses communes, les cadavres dans les rues, les quartiers visés et, mugamba, etc.) mais surtout, ..... LA HAINE ET LA MECHANCETE DES PITAINS. PEUT-ON VRAIMENT AVOIR UN PRESIDENT HUTU QUI SECURISE LA MINORITE CONTRE CETTE PREDATION HUMAINE observé à Bujumbura ces jours???? L'alternance au pouvoir + une restriction des pouvoirs du president me semble vraiment une solution durable au Burundi pour assurer une cohabitation tout au moins respectueuse des Tutsi et Hutu.

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